Nourrir le monde tout en apprenant

JirehscopeRicePlanters.jpgPlus on est de fous, moins il y a de riz. (Coluche)

Certaines idées m’émerveillent par leur simplicité, particulièrement celles qui se matérialisent. En voulant aider son fils à développer son vocabulaire, John Breen a cherché un moyen d’en faire profiter le monde. FreeRice est un jeu questionnaire comme on en trouve partout, sauf que chaque bonne réponse contribue 20 grains de riz au Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (Christian Science Monitor : How to Build Your Vocabulary — and Feed the World). Pour ajouter du piquant, les quelques 50 échelons de difficulté s’adaptent à la progression du joueur.

Il est amusant de voir les grains de riz s’empiler au fur et à mesure des bonnes réponses. 100 ou 1000 grains peuvent sembler une goutte dans l’océan, mais c’est sans compter sur l’effet multiplicateur de la Toile. Les 9 milliards de grains amassés en seulement deux mois auront permis de nourrir plus de 500 000 personnes.

Les activités éducatives ne peuvent pas toutes aboutir à des résultats aussi humanitaires. Néanmoins, il serait souhaitable de voir plus de partenariats entre les écoles et les entreprises s’attaquer aux problèmes du monde.

Je suis généralement rébarbatif à la publicité, mais je fais exception dans ces cas où les compagnies s’associent à des causes humanitaires. La publicité dans les écoles est un terrain fort glissant, j’en conviens. Mais l’intransigeance des principes doit parfois céder aux raisons du coeur.

Enfin, j’apprends avec regret que le Canada n’a toujours pas respecté son engagement de la conférence de Johannesburg (2002) de consacrer 0,7 % de ses revenus à l’aide internationale (source). Il n’est jamais trop tard pour envoyer une lettre à notre cher Premier ministre. J’ai réécrit au Je la lettre proposée par Poverty.com, que vous pouvez télécharger en format PDF ou Word (histoire d’y ajouter son nom).

Mise à jour, 16 avril 2009 | Dans le même esprit d’entraide, trois étudiants de l’Université de Richmond ont conçu Hoongle, un moteur de recherche reposant sur Google qui fait un don de 20 grains de riz pour chaque requête (New York Times : Seeking to End World Hunger, One Search at a Time).


(Image thématique : Rice Planters, par Jirehscope)


Par ricochet :
Blogueurs et aide humanitaire
Lettre au PM : intervention en Irak
Abandon des enfants du Tiers Monde
La maison du monde : l’université au service de l’humanité
Consommation humanitaire

Mondialisation de l'anglais

Le tiers de la population mondiale apprendra l’anglais durant la prochaine décennie, selon un chercheur anglais (BBC: English ‘world language’ forecast). Dans The Future of English (PDF), David Graddol prévoit également un déclin de la langue française. Sans sous-estimer la menace pour les autres langues et cultures, il reste que cette hégémonie linguistique isole dans un unilinguisme étouffant ceux dont l’anglais est la langue maternelle et qui sont peu motivés à apprendre une langue seconde. Par ailleurs, il sera intéressant de voir l’impact de cette universalité sur le plan de la coopération mondiale au moment même où les TIC offrent des outils extraordinaires pour faciliter les échanges.

Rapport PISA sur les systèmes d'éducation

Les derniers résultats du programme PISA de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont défrayé les manchettes dans plusieurs pays. Une fois de plus, la Finlande vient au premier rang de cette étude qui porte sur la qualité des systèmes d’éducation. Il ne s’agit pas de rejeter cette étude du revers de la main comme on fait avec les palmarès nationaux. À l’ère de la mondialisation, ces données ont des répercussions significatives quand elles incitent des entreprises à investir dans un pays plutôt qu’un autre. D’autant plus que les emplois créés dans un pays qui attire les investisseurs à cause du niveau d’éducation sont généralement des emplois de qualité. …

Les réactions à travers le monde :

• Canada :

• États-Unis :

• Grande-Bretagne :


Par ricochet :
L’efficacité du système d’éducation finlandais
Palmarès des écoles anglaises
Bulletin des universités canadiennes

L'efficacité du système d'éducation finlandais

Le Rapport de compétitivité global du Forum économique mondial situe le Canada au 15e rang parmi 100 pays. Le premier rang revient à la Finlande, un pays où pourtant les élèves passent moins d’heures en classe que la plupart des pays industrialisés. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir l’un des meilleurs systèmes scolaires. Son secret : investir dans l’éducation. …

Un rapport de la BBC jette la lumière sur les succès de cet autre pays nordique :

    - Education key to economic survival : the country’s educational success can be attributed to the « unified » school system, which sees children staying at the same school between the ages of seven and 16, rather than having primary and secondary schools.

    - School that becomes a family : The system of a single school, with a familiar environment, « makes children feel safer, » she says, with less likelihood of bullying and an easier transition into the teenage years and then to the next stage of schooling.

    - Helsinki’s sporting chance : In the Finnish system, the core subjects are also very broad, including elements of languages, sciences, maths, humanities, psychology, religion and philosophy.

    - Why should we care? : education systems, like economies, are now in a global market, with a well-educated workforce now considered a vital component in a nation’s success.

La mondialisation du scrutin

Considérant la mondialisation des communications et tous les efforts déployés pour trouver une solution en ligne au processus électoral, ce n’est qu’une question de temps pour que la planète soit appelée à ce prononcer sur les questions de l’heure. Et, pourquoi pas, sur les élections nationales. Ce n’est décidément pas pour demain, mais le phénomène mérite qu’on s’y intéresse aujourd’hui. …

Il ne faut pas s’étonner si les prochaines élections aux États-Unis s’avèrent la bougie d’allumage. L’agressivité de la politique étrangère de Bush — notamment sa doctrine d’attaque préventive (‘pre-emptive strike’) — fait en sorte que les enjeux débordent largement des frontières. Aussi, 10 grands journaux à travers le monde (dont La Presse) ont-ils uni leurs efforts pour sonder l’opinion de leurs lecteurs. Les résultats sont fascinants, tant sur le plan international que national et provincial.

Il y a d’abord beaucoup à dire sur le véhicule de la consultation en ligne. Pour l’instant, force est de reconnaître que l’accès est limité, et généralement aux plus éduqués. Sans porter de jugement sur la valeur de cette discrimination de fait, constatons néanmoins que cela conduit à une sorte de méritocratie virtuelle.

À partir du moment où le vote en ligne sera un exercice sûr, je me réjouis à l’idée que les citoyens du monde pourront exprimer leur voix relativement aux grandes questions qui les préoccupent. Que ce soit sur le plan municipal, provincial, national ou international, l’accroissement de la population et de l’industrialisation fait en sorte que l’avenir de nos civilisations (et de nos enfants) dépend plus que jamais de l’accord des actions.

Imaginez un instant que le monde puisse se prononcer sur l’élection du président des États-Unis, ou du président de la France (au moment de la montée du nationalisme), ou encore d’un vote du conseil de sécurité des Nations Unies. Malgré qu’une telle expression populaire n’ait aucune valeur légale, peut-on nier son impact sur les décideurs ?

C’est, j’en conviens, une intervention qui comprend des risques. Mais c’est le propre de l’évolution. L’histoire nous apprend qu’à force d’essais et d’erreurs, le bien triomphe à la longue (quoique j’aie des réserves sur les leçons du passé). Quand je vois comment les partis au pouvoir utilisent les TIC pour canaliser l’électorat, il ne faut pas s’étonner que l’électorat contre-attaque.