Ludovia 2011 : fidèle à soi-même

Parfois ce que je désire et ce que je ne désire pas se font tant de concessions qu’ils en viennent à se rassembler. (Antonio Porchia)

Les échanges avec les Français m’ont conféré une connaissance relative de leur culture éducationnelle. Réalistement, je conçois l’ampleur de mes préjugés et de mon ignorance. Je participerai dans quelques jours à Ludovia 2011, où je verrai de plus près comment ils s’adaptent au déferlement du numérique. C’est l’occasion de voir la question sous un autre angle.

Je suis en route pour Ax-les-Thermes, dans les Pyrénées, pour un bain de Ludovia 2011. J’y suis invité à titre de blogueur. C’est un honneur que je reçois sans en minimiser la responsabilité. Je tâcherai d’être à la hauteur des fameux blogueurs qui m’ont précédé, dont plusieurs remettent ça cette année. Ceux qui aiment les opinions variées voudront aussi suivre Mario Asselin, Christophe Batier, Éric Delcroix, Caroline Jouneau-Sion, Laurence Juin et Sébastien Reinders.

J’espère apporter une vision nord-américaine et québécoise de l’éducation, à l’instar de Mario Asselin, en tâchant d’aborder les sujets sous un angle personnel. Après tout, il faut plusieurs points de vue pour faire le tour d’une question. De toute façon, il n’est pas dit que nous assisterons aux mêmes événements.

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iPad à l’école : avantages et inconvénients

Rien ne dure toujours, nous sommes voués à la nouveauté. (Isabelle Chenebault)

Au constat de leur retard en technologies de l’information et de la communication (TIC), plusieurs écoles tentent de s’y retrouver dans la panoplie des nouveaux outils. En plus des ordinateurs portables et des tableaux blancs interactifs, il faut désormais compter sur le iPad.

L’importance du besoin fait en sorte que je ne lésine pas sur les outils de communication et d’apprentissage. Je bosse sur un ordinateur de bureau, un portable, et un smartphone. Depuis que j’utilise un iPad, cependant, je suis envoûté. Je dois me rendre à l’évidence : le moins cher de mes ordinateurs est aussi mon complice de prédilection. D’autres ne résistent guère mieux.

L’iPad tarabuste l’éducateur en moi. Sa singularité ne procure encore que des tentatives éparses dans les écoles, quoique quelques expériences collectives verront bientôt le jour (Ars Technica : iPad goes under the gauntlet at universities this fall). Néanmoins, je constate tous les jours ses propriétés éducatives. Histoire d’amorcer la discussion, je propose d’examiner les avantages et les inconvénients du iPad à l’école.

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Teachermate : un portatif de poche pour 50 $

LazzarraDeepPocketInvestors.jpgOn peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une année de conversation. (Platon)

Les bonnes idées, comme un caillou dans la marre, ont un effet de vague. Dans le sillage de l’OLPC, un autre organisme lance un ordinateur de poche à très faible coût pour le primaire (eSchool News : Low-cost handheld targets elementary students). Le TeacherMate cherche clairement à tirer profit de l’engouement des enfants pour les jeux vidéo. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, considérant l’importance d’exploiter les connaissances et les habilités antérieures, de même que la reconnaissance grandissante des avantages des jeux vidéo à des fins d’apprentissage. Pour seulement 50 $, soit le coût de certains manuels ou jeux vidéo, le TeacherMate n’est qu’une autre indication que les outils d’apprentissage dans dix ans seront méconnaissables.

Quant aux enseignants, je n’en sais trop rien. Ils s’entêtent.

    Teachermate.jpg

Mise à jour, 13 juin 2009 | Le TeacherMate continue de croître en popularité, s’il faut en croire ce reportage du Christian Science Monitor : TeacherMate: This classroom tool only looks like a toy.


(Image thématique : Deep Pocket Investors, par Richard Lazzara)


Par ricochet :
Présentations du XO (ordinateur à 100 $)
Des ordinateurs peu coûteux pour les écoles
Mon premier billet sur le XO
Apprendre avec un iPod
Les jeux vidéo appliqués à l’éducation
Étude : quelques effets des jeux vidéo sur l’éducation
Les jeux vidéos en éducation se font crédibles

Un réseau sans fil national

Robert X. Cringely, de PBS, suggère de recourir à une chaîne de détail privée, tels que Wal-Mart ou MacDonald’s, pour étendre rapidement un réseau national d’accès Internet sans fil (I, Cringely : Land Grab: What If Wal-Mart Got in the WiMax Business?). Hormis le fait de confier pareil réseau à une multinationale, l’idée me sourit. Imaginez le bond en productivité si les gouvernements incitaient les organismes publics et parapublics à mettre en place des points de service sans fil d’une portée de 50 kilomètres.


Par ricochet :
Dossier TIME sur les environnements sans fil

Moblogging avec Flickr

Pour les amateurs de mobloging, Alex Halavais offre un guide d’utilisation illustré pour intégrer Flickr à un carnet électronique. Flickr est un service en ligne gratuit pour afficher et partager des photos, dont la communauté des blogueurs dit beaucoup de bien.


Par ricochet :
M-learning

M-learning

Je ne suis pas prêt à renier un média aussi personnel que le blogue, ni un outil aussi collaboratif que les wikis, comme le suggère Bryan Alexander, mais je suis séduit par sa notion de mobile learning, ou m-learning. …

Ce ne sont peut-être pas les ordinateurs statiques, après tout, qui feront éclater les murs de l’école, mais plutôt la nouvelle génération de TICs portables (ordinateurs, sans-fil, cellulaires, appareils photos, caméras, Palms, iPods, etc.). L’ordinateur de bureau convient parfaitement à l’école manufacturière ; il faut attendre la génération des instruments portatifs pour libérer les apprentissages. Comme le dit si bien un article dans TheFeature : mobile machines are by their nature intimate media — they are not just untethered from the desktop, they are carried in the pocket, held in the hand, rested on the lap. Because of this intimacy, « emotional investments increase ».

Alexander envisage des regroupements d’apprentissages interactifs, qu’il appelle learning swarms, et qui créeraient un bouillonnement d’activité autour d’un sujet d’intérêt commun. En ce sens, il voit plus de potentiel éducatif dans les moblogues que dans les blogues. L’idée me plaît. Puisque les voyages forment la jeunesse, imaginez comme le dicton prendrait son essor si on armait les jeunes bourlingueurs d’un sac à dos voltaïque et d’instruments de communication.

Sans être aussi ambitieux, les enfants et les adolescents pourraient explorer leur environnement immédiat dans un esprit de c-learning, ou community-learning. Il n’est pas nécessaire que les portes de l’école se referment dès la première cloche. L’école vibrerait bien davantage si elles étaient battantes.