Google Project 10ˆ100 : changer le monde

ChristoOverRiver1.jpgLe futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants. (Muriel Barbery)

Depuis l’avènement des technologies de la communication, je ne sens plus le besoin d’élire un représentant. Je préfère exprimer moi-même ma voix sur les questions de l’heure. J’ai le sentiment de ne pas être le seul au constat du désintéressement des jeunes au processus électoral, eux qui se sont approprié les médias sociaux. Dans cette nouvelle dynamique sociale d’empowerment de l’individu, les opinions ne sont pas seulement criées sur tous les toits, mais l’action se construit en réseaux.

La collaboration et le maillage s’érigent-ils en nouvelle incarnation du gouvernement? Ce n’est pas demain la veille, certes, mais le Project 10100 de Google nourrit mon optimisme, d’autant plus que l’éducation, qui en a bien besoin, se retrouve parmi les huit catégories retenues. L’idée est simple : sonder l’intelligence collective pour aider le monde.

Quand on aura trouvé une façon de séparer le grain de l’ivraie parmi l’intelligence collective, je ne doute point que cela soit plus efficace que d’avoir quelques élus se chamailler en chambre.


(Image thématique : Over the River, par Christo)


Par ricochet :
Dropping Knowledge : le dialogue global
Améliorer l’information publique

Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire

Les élèves de l’école secondaire McLean, en Virginie, s’élèvent contre une décision de l’administration les enjoignant de soumettre tous leurs travaux écrits à Turnitin, un service en ligne de détection de plagiat (eSchool News : Round 1 in web-plagiarism fight to students). Turnitin est un service payant qui compare les écrits à une vaste base de données de plus de 22 millions de travaux d’élèves, en plus des archives électroniques de nombreux médias. Par la même occasion, la compagnie gobe les travaux qu’elle ajoute à sa base de données, s’appropriant le travail des élèves à des fins commerciales. En plus de défendre leurs droits à la propriété intellectuelle, les élèves déplorent la perte de leur présomption d’innocence et qu’ils soient soumis aux mesures de contrôle d’emblée. Ironiquement, la mission de l’école est « de diplômer des citoyens éduqués et responsables. »

Il y a de plus en plus de méfiance à l’endroit des compagnies qui amassent d’énormes quantités de données électroniques aux dépens des individus. Avec raison. Les enjeux sont considérables, notamment au regard de la protection de l’identité. Voir à ce sujet :

• ZDNet : L’indispensable gestion de la réputation numérique
• First Monday : In Google we trust: Information integrity in the digital age
• New York Times : Hiding in Plain Sight, Google Seeks More Power
• New York Times : Your Life as an Open Book; Privacy vs. Viewing the Internet User as a Commodity
• National Post : Bad google: What do people find when they Google you?
• UneasySilence : Google = NSA 2.0?

Il ne s’agit pas de sombrer dans la paranoïa, mais bien de demeurer vigilant. Par contre, les administrateurs scolaires, dans leur myopie technologique, ne devraient pas amplifier le problème. Ni dilapider les maigres ressources budgétaires.

Mise à jour, 21 avril 2009 | Il en aura fallu du temps pour rendre une décision, mais une cour d’appel fédérale déboute les élèves (The Chronicle of Higher Education : Students Lose, Fair Use Wins in Suit Targeting Anti-Plagiarism Tool).


Par ricochet :
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Les blogues et le plagiat
Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école
Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Identité et vie privée
Les services en ligne et l’exploitation des données

Le cannibalisme à la Wal-Mart

Parmi le top-ten des personnes les plus riches du monde, la famille Walton, principale actionnaire de la chaîne Wal-Mart, accapare quatre places. Par conséquent, je rage qu’une compagnie qui fait des profits annuels de plus de 9 milliards $ tente par tous les moyens d’empêcher la syndicalisation d’un groupe d’employés. Le cas MacDonald qui se répète. Vaut-il la peine d’économiser 10 ¢ sur un paquet de torchons si c’est pour maintenir les salariés au plus bas de l’échelle ? L’ironie de cette situation est que la clientèle et les travailleurs de Wal-Mart appartiennent à la même classe sociale, d’où une forme de cannibalisme dont s’enrichissent les propriétaires. La glorification du profit, aux dépens de la valorisation du travail, mène inexorablement à l’exploitation de l’individu.

Big Brother et les compagnies d'assurances

Phénomène inquiétant : CNN rapporte que dans le but d’obtenir un rabais sur la police d’assurance, des conducteurs consentent à installer un moniteur électronique dans leur automobile, dont toutes les données sont ensuite transmises à l’assureur. Qu’ils n’aient aucun droit sur les données ne semble pas les inquiéter. Les compagnies d’assurances sont libres par la suite de vendre les données à tout venant.