Métacognition autonome

UngarThoughts.jpgLa clarté orne les pensées profondes. (Vauvenargues)

En dépit des apparences, la métacognition n’est pas la libre activité qu’on veut bien croire. Dès l’école, on nous dit quoi apprendre, comment faire, où et quand travailler, s’échiner seul ou en équipe, ce qui est réussi ou pas, et ainsi de suite. Les habitudes s’incrustent, comme un carrousel, au point où on finit par faire les choses machinalement la vie durant. Pourtant, dans une perspective d’individualisation et de pérennité des apprentissages, il importe de développer chez l’élève l’autonomie métacognitive. La créativité découle de la liberté de pensée.

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Projet pilote d'écoles autonomes

Voici le genre d’initiative dont j’espère obtenir des échos à l’avenir : des écoles du district scolaire de Toronto se voient accorder plus d’autonomie pour mieux composer avec les milieux multiethniques et monoparentaux aux prises avec la pauvreté, une puériculture inadéquate et les gangs de rues (Globe and Mail : The little school that could). Les trois écoles qui participent à la phase initiale du projet, Firgrove, Nelson Mandela et Willow Park (quatre autres écoles s’ajouteront bientôt), seront associées à la faculté d’éducation de l’Université York et recevront une aide financière pour faciliter le virage. Ça, c’est une réforme !

Il est rafraîchissant de voir des écoles miser sur la participation de la communauté. Il est tout aussi valorisant de voir qu’on fait confiance au professionnalisme du personnel pour mener la barque. La mer est houleuse, cependant, dans ces milieux défavorisés, et le cap ne sera pas facile à garder.

Je crois fermement en la décentralisation des systèmes scolaires. C’est pourquoi je prône une école communautaire, dans l’esprit d’une cité éducative si chère à Clément. Après avoir formé, à grands frais, des professionnels de l’enseignement et de la gestion, il est temps d’étendre leur marge de manoeuvre.

Certains objecteront que les écoles du projet pilote jouiront d’une aide financière qui faussera les résultats. Sans doute peut-on allouer de semblables ressources à toutes les écoles en allégeant l’appareil administratif, notamment en se débarrassant des commissions scolaires, pour ensuite redistribuer les économies aux instances locales.

On ne saurait réussir une réforme de l’éducation sur la seule base des méthodes pédagogiques. Il faut aussi secouer l’appareil administratif.

Mise à jour, 04 septembre 2010 | Le magazine Good contient attire notre attention sur un reportage du Christian Science Monitor (School teachers in charge? Why some schools are forgoing principals) qui se penche sur l’émergence d’un courant scolaire qui, pour accroître l’autonomie des enseignants, dispense les écoles d’une direction (Good : What’s the Advantage of a School Without a Principal?).


Par ricochet :
Écoles communautaires
La caducité des commissions scolaires
Définitions de la communauté
Augure des Cités éducatives à venir
Des écoles communautaires pour le Québec ?

Une école libre et démocratique

L’un des préceptes de la démocratie est à l’effet que l’intelligence collective tend généralement vers le bien. Pourquoi en serait-il autrement de la gestion des écoles ? Voilà le pari que fait l’école Fairhaven dans le Maryland, où les élèves sont totalement libres de faire ce qui leur plait et où les politiques sont décidées par une Assemblée composée de parents et d’élèves, ainsi que de membres du personnel et de la communauté (source : BoingBoing). Dans ce cas-ci, les images valent mieux qu’une description : voyez un extrait de la vidéo promotionnelle de l’école sur YouTube, ou ce diaporama de l’école.

La bande vidéo comprend cette jolie citation d’un élève :

Education is in the heart of the listener, not in the voice of the teacher.


Par ricochet :
Une école libre qui réussit