Commencer par le simple, ou par le complexe?


FleetComplexitiesGrowingUp.jpgUne mesure précise est toujours une mesure complexe. (Gaston Bachelard)

Le rapport entre le simple et le complexe n’est pas simple. La nuance est d’ailleurs une fabrication, propre à l’homme, car elle n’existe que dans son esprit. Elle naît peut-être de ces superneurones découvertes récemment et dont il possède jusqu’à présent l’exclusivité (Le Nouvel Observateur : Des neurones si humains). Ce que nous appelons ‘simple’ n’est qu’une représentation d’un savoir complexe acquis au prix de nombreux efforts. En communication, la simplicité est l’expression achevée de la complexité. Comme l’analyse et la synthèse, la connaissance et la compétence, elles ne s’opposent pas, mais se complètent.

Les programmes de formation reposent en grande partie sur la progression du simple au complexe. Le recours à la notion de ‘programmation’ est d’ailleurs lourd de sens dans le cadre d’un système scolaire. Or, on remet sérieusement en doute cette linéarité. Une étude (PDF) révèle que des élèves à qui on présente d’abord des problèmes complexes sont plus aptes à trouver des solutions originales que ceux qui progressent du simple au complexe (Association for Psychological Science : Using Challenging Concepts to Learn Promotes Understanding of New Material).

Sans doute est-il bon de rappeler que ni la pensée ni la créativité ne sont très linéaires.


(Image thématique : Complexities of Growing Up, par Wendy Van Fleet)


Par ricochet :

La pensée complexe et l’apprentissage

Modèle de résolution des problèmes complexes

10 stratégies efficaces à l’ère de la complexité

10 lois de la simplicité

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4 réponses

  • C’est drôle que tu parles de la linéarité maintenant… J’en parlais justement hier ici

  • Une explication simple pourrait en donner la cause : le complexe suscite un défi et mobilise donc l’énergie créative. Face à un problème difficile, on puise là où « personne n’ose mettre les pieds » (si je peux me permettre cette métaphore).
    Quand un problème complexe se présente à moi, je le suppose résolu et je pars de la solution pour essayer de re-composer le problème. En fait, c’est comme un entonnoir. La partie étroite qui conduit à la solution contient peu de combinaisons alors la partie du haut a un potentiel « infini » de combinaisons.

  • Et en plus c’est bien plus stimulant de voir, en mathématiques, un problème de niveau 10 et de se rendre compte que c’est infaisable et que nous ne seront jamais capable, puis descendre au niveau 1, voir les bases du problème, puis en faire un de niveau 3 comme exercice et, finalement, retourner voir notre niveau 10 du début et se rendre compte qu’on est capable!

    (Arf, mon paragraphe est constitué d’une unique phrase…)

  • J’organise de plus en plus mes formations en commençant par la pratique et faisant de la théorie une explicitation de celle-ci. Il me semble que l’idée exprimée ici va dans le même sens: la pratique d’un outil nouveau est complexe, l’explicitation analyse et rapporte l’expérience à des éléments mieux connus et plus simples.



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