Doit-on aussi réformer le calendrier scolaire?

CodyCalendarYellowRibbon.jpgTenez, dit l’avare : voici un calendrier neuf, et qu’il vous fasse toute l’année!
(Jules Renard)

Le calendrier scolaire, avec ses vacances d’été, est issu d’une longue tradition. Des impératifs budgétaires surtout ont contraint certains gestionnaires à essayer de nouvelles formules, notamment en gardant les écoles ouvertes toute l’année (voir year-round school), mais avec plus ou moins de succès (Ohio State University : Year-round schools don’t boost learning, study finds). Une nouvelle approche est proposée par l’Institute for Public Policy Research (Royaume-Uni) afin d’accroître la réussite éducative, principalement dans les milieux moins nantis (IPPR : Schools must broaden focus to improve results and boost pupil well-being).

L’étude recommande de réduire les vacances d’été à un mois, puis de diviser l’année scolaire en cinq sessions de huit semaines entrecoupées de deux semaines de congé. Le raccourcissement des vacances favoriserait le maintien des acquis scolaires et le désoeuvrement dans les quartiers plus démunis (BBC : Long school holidays ‘should end’).

La BBC présente deux reportages vidéo sur l’étude, d’abord ce résumé du ramaniement du calendrier, puis cette entrevue avec son auteur, Sonia Sodha.

Quoique je trouve la proposition très intéressante dans le cadre de la structure actuelle, il est difficile de ne pas railler un système qui doit recourir à de tels expédients pour préserver des savoirs qui se volatilisent après deux mois d’inactivité. Y en a-t-il un seul parmi nous qui peut prétendre s’asseoir devant un examen de fin de secondaire qui ne soit pas de sa spécialité, avec la certitude de ne pas échouer?

La notion de calendrier est si ancrée dans notre quotidien qu’on ne s’interroge même plus sur son sens. De division du temps qu’il était, on en a fait un instrument d’asservissement de la condition humaine, notamment dans un but de productivité sociale. Mais comment diable allons-nous faire progresser la condition humaine si on ne remet pas constamment en question les choses qui nous gouvernent?


(Image thématique : Calendar with Yellow Ribbon, par Gary Cody)


Par ricochet :
Parties de la réforme laissées en friche
La réforme a plus de 90 ans

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6 réponses

  • En Ontario, l’école élémentaire catholique Bernard-Grandmaître depuis plus d’un an le calendrier scolaire équilibré. J’en ai déjà parlé sur Infobourg: http://www.infobourg.com/sections/actualite/actualite.php?id=11539

    Ce calendrier sera en application pendant au moins trois ans. L’expérimentation est suivie de près par Carolyn Shields, une sociologue spécialiste « des calendriers équilibrés ».

    Ce sera à suivre…

  • florence meichel dit :

    En biologie, l’équilibre est une dimension systèmique et singulière assez facile a appréhender : je me demande souvent comment nous sommes arrivés à faire de l’école quelque chose d’aussi éloigné de la vie ?

  • Un peu pour faire écho à un commentaire (de prof) publié chez Infobourg, à la suite d’un « vieil » article de Martine, comme enseignant, ma réalité s’est modelée sur la réalité de ce calendrier un peu particulier…

    Pour ma part, les 7 semaines estivales (il n’y en a plus 8 ou pas 2 mois complets, en tout cas, depuis que la relâche existe – prise dans les semaines estivales) sont salutaires en ce sens qu’elles me permettent de garder un certain équilibre. J’ai réellement besoin de décrocher pendant l’été. Ceci dit, pour m’être payé un décrochage de 2 semaines cet hiver (surtout cet hiver !), je peux dire que ça aussi, c’est bon pour l’équilibre mental…

    Bref, je suis ambivalent sur la question, au fond…

  • Maïté Roy dit :

    Ma fille étudie dans le système français depuis près de deux ans, car nous habitons au Maroc présentement. Ce système combine les deux façons de faire : huit semaines de vacances l’été et quatre fois deux semaines de vacances pendant l’année scolaire.

    Je pense qu’il n’y a pas de système parfait. Pendant l’année scolaire, ma fille est souvent très fatiguée au cours des quelques semaines qui précédent les vacances en raison des longues semaines de travail, alors qu’elle trouve les deux semaines de congé un peu longues (il y a peu d’activités parascolaires offertes aux enfants au Maroc et nous ne pouvons pas toujours nous permettre de prendre des vacances avec elle).

    Question mémorisation, les professeurs du système français ont également trouvé une excellente solution : devoirs et leçons pendant les congés. C’est très efficace (sentez l’ironie dans mon propos).

    En fait, toutes ses semaines de vacances seraient les bienvenues si tous les enfants pouvaient avoir accès à des activités qui les passionnent ou qui leur font découvrir des sujets nouveaux, qu’ils n’abordent pas dans le cadre du système scolaire.

  • Les points forts du calendrier scolaire équilibré; sont les temps de repos entre les apprentissages. Il est important que les élèves puissent assimiler ce qu’ils ont appris pendant de fréquents temps de repos, un peu de la même façon qu’après avoir étudier pour un examen l’apprenant a besoin de se divertir et de relaxer pour laisser son cerveau assimiler la matière.
    Dans les systèmes scolaires de certaines provinces, on a l’impression d’assister à un marathon, puis il y a ces longues semaines d’été, jusqu’à 10 semaines de suite, où littéralement les élèves décrochent. Ce n’est pas surprenant qu’il y ait des cours de rattrapage l’été.
    De plus, ce ne sont pas tous les élèves qui ont la chance de participer à des camps de vacances ou de voyager avec leurs parents pendant ces longues semaines. Ça coûte cher et dans les milieux défavorisés, pour trop d’enfants, les vacances d’été c’est l’ennui, si ce n’est pas pire.
    Les enseignant(e)s aussi profitent de ces temps de repos avec leur famille.
    Si toutes les écoles adoptent le même calendrier équilibré, alors les secteurs privé et public, que ce soit pour les cours de danse, de piano, les camps de vacances privés et municipaux, vont s’adapter à la demande, après tout il s’agit de leur clientèle!
    Le désavantage du calendrier scolaire équilibré; il n’est pas adopté par toutes et tous, ce qui devient difficile pour les familles de planifier des activités ensemble.
    Pour terminer, je suis enseignante et mère de deux enfants d’âge élémentaire, en tant que professionnelle et parent, je considère que le calendrier scolaire équilibré répond mieux aux besoins des enfants. On essaie trop souvent d’adapter le monde des enfants pour convenir à celui des adultes.

  • Nous pouvons certes faire beaucoup mieux sur le plan du calendrier afin d’optimiser le temps passé à l’école. Je suis de votre avis pour ce qui est d’équilibrer l’année scolaire. Par ailleurs, l’année scolaire est trop longue. Dans certains pays, les élèves réussissent mieux en passant moins de jours à l’école. Les études démontrent que l’on apprend toujours mieux quand le corps est reposé.



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