L'art de fermer des portes


NeaveDoorsBanff.jpgLa porte de la Vérité a deux clefs : l’une s’appelle étude, l’autre la souffrance. (Victor Hugo)

L’équilibre des compétences administratives et pédagogiques dans la gestion des écoles est un tour de force. Et ce ne sont là que deux des caractéristiques d’une bonne direction. Stéphanie Demers exprimait récemment sa prédilection pour les pédagogues, un avis que je partage, quoique nous sous-estimons l’apport d’un bon gestionnaire. Contrairement au milieu dans lequel Stéphanie évolue, je ne connais aucun directeur possédant un MBA. Ma propre formation en gestion scolaire était particulièrement pauvre en compétences administratives.

Le leadership est une autre caractéristique qu’on a de la difficulté à cerner et qui semble relever tant de qualités innées qu’acquises. Puisque la gestion scolaire m’intéresse forcément, j’ai été intrigué par une étude (PDF) qui fait valoir notre penchant naturel à ne pas fermer des portes, même si cela doit nuire à la productivité. Par conséquent, on peut stratégiquement supprimer certaines possibilités afin de concentrer les efforts là où c’est plus important (New York Times : The Advantages of Closing a Few Doors). La tentation est grande de proposer cet expédient pour mettre un terme aux querelles qui divisent les écoles ou débusquer les râles tapis dans le marais.

Mais les institutions publiques ne peuvent pas être soumises aux mêmes règles que l’entreprise privée ou l’individu. L’efficacité sociale ne saurait répondre de tout, sans quoi nous aurions depuis longtemps adopté l’eugénisme. Les idées contradictoires, aussi irritantes soient-elles, sont essentielles à l’atteinte de la vérité.

La stratégie, cependant, mérite considération sur le plan du développement personnel. Nous sommes tous familiers avec la surcharge de travail; mais l’ère des communications, quoiqu’elle contribue à cette surcharge, multiplie d’autre part les portes à explorer. Or, il vient un temps où, sur le plan éducatif, des choix s’imposent. Ces choix sont non seulement déchirants, mais lourds de conséquences. De plus en plus, le rôle des éducateurs sera d’aider les élèves à composer avec la surabondance des possibilités.


(Image thématique : Doors in Banff, par Marissa Neave)


Par ricochet :

Le chaos appliqué à l’éducation

Les connaissances toxiques

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

Laisser un commentaire

*