Tricher : un péché mignon


KutarnaCheating.jpgL’Autriche. L’homme aussi. (Louis Scutenaire)

Le plagiat et la tricherie, certes, doivent être rabroués. Mais ce n’est pas une raison pour crier haro sur les nouvelles technologies de la communication; la transgression des règles remonte à la nuit des temps, la conséquence même des règles. Les nouvelles technologies, comme une échappée, n’éclairent que la pointe de l’iceberg; et encore heureux, car cela permet de s’attaquer au problème. Toutefois, plutôt que d’en faire un sujet d’éducation, on se rabat aussitôt sur des mesures de contrôle comme les services de vérification en ligne (Towson University : Technology and Cheating ). Du coup, on met les jeunes au défi de déjouer le système, on stimule une ingéniosité amorale, et on glorifie la délinquance.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’un péché mignon. Celui qui peut se vanter de n’avoir jamais commis un délit est soit un mouton, soit un saint. Malgré que j’aie triché impunément à des examens, je n’ai pas sombré dans le crime. Ces événements ont contribué, d’une façon ou d’une autre dans le contexte turbulent où ils s’inscrivaient, à l’apprentissage de la vie. Les erreurs de jugement s’inscrivent elles aussi dans un processus d’apprentissage.

Un système qui contraint de jeunes apprenants à des situations d’évaluation si critiques qu’ils en perdent le sommeil ou qu’ils sentent le besoin de tricher donne lui-même dans l’inhumanité. Un enseignant qui impose des tâches d’évaluation finale si superficielles qu’elles permettent le plagiat ou la tricherie ne mérite probablement rien de mieux. Quand on ne réussit pas à transmettre la valeur d’une tâche, on favorise le commerce de travaux en ligne sur Planet Papers (voir aussi la section Friends, dans la colonne de droite).

Le plagiat ou la tricherie lors d’une activité est un désaveu de la tâche; lors d’un examen, c’est un désaveu du système.

Il y a un bon moment déjà que je veux aborder le sujet et que j’amasse des articles, mais il y a tellement de sujets à traiter en éducation que celui-ci a fini par se retrouver loin derrière dans le chapelet de billets à écrire. Il aura fallu un billet de Jason Schultz pour le ressusciter (LawGeek : Students demo their favorite ways to cheat on tests). Schultz présente une collection de vidéoclips YouTube dans lesquels des écoliers et des étudiants d’université dévoilent leurs astuces pour tricher. Je ne retiens ici que celui qui exprime la justification de l’acte, aussi succincte soit-elle.

Le temps m’oblige à faire vite. Du reste, l’essentiel de ma position est résumé ci-dessus. En complément d’information, je renvoie le lecteur aux ressources et articles ci-après :


(Image thématique : Cheating, par Jana Kutarna)


Par ricochet :

Étude : les garçons plus sujets au plagiat

Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école

Le risque de punition est aussi source de motivation

Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot

Le commerce des travaux universitaires

Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire

Éthique, TIC et tricherie


Porte ouverte sur le plagiat? (Cybercarnet du ProfNoël)

Tic et plagiat… (PédagoTIC…)

Compilation.net, outil en ligne de détection de plagiat (PédagoTIC…)

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