MacBook Air : vives impressions


MacBookAir.jpgNous avons perdu le sens abstrait de la beauté. (Oscar Wilde)

Puisque certains ont manifesté le désir de connaître mes impressions du MacBook Air à l’usage, je prends un moment pour assouvir leur curiosité, au risque de les faire saliver une fois de plus. Après une semaine d’utilisation, je suis enchanté, bien au-delà de mes espérances. J’avais pris soin, cependant, de bien analyser les limites de l’appareil en fonction de mes besoins.

Au fond, ma confiance en Apple m’a bien servi. Avec le temps, l’utilisateur acquiert une connaissance de la compagnie qui transcende le produit. Il existe parfois entre le fabricant et le client une symbiose qui n’est pas sans rappeler la relation maître-élève.

Tout de même, cela a mal commencé. Le transfert de données à partir de mon PowerBook G4 fut pénible. Comme le MacBook Air n’a pas de port FireWire, j’ai dû recourir à la nouvelle technologie Remote Disc. Ça été la croix et la bannière : deux tentatives interrompues, 14 heures d’impatience inutile. La troisième tentative, plus ou moins fructueuse, a duré 19 heures, malgré que je disposais de la transmission sans-fil la plus rapide. Et encore, j’avais supprimé mes dossiers de musique et de photos, de sorte qu’il ne restait plus qu’une trentaine de gigaoctets à déménager. Décidément, cette technologie n’est pas au point. Mais ce n’est qu’un problème momentané.

J’ai aussi un pincement en constatant que la pile n’affichait pas les 5 heures d’autonomie annoncées, atteignant à peine les trois heures. Mais quelques jours d’utilisation à décharger et charger la pile ont suffi à la réveiller de sa torpeur. Elle dépasse maintenant les cinq heures au départ, quoique je ne me fais pas d’illusion sur sa performance à long terme.

Pour le reste, ce n’est qu’émerveillement. J’ai déjà signalé mon envoûtement pour le design. Après une semaine à le trimbaler, mon ravissement n’en est que plus grand. On le tient aisément sur le côté, comme un cahier qu’on balle à la hanche, contrairement au G4 que je devais porter à la poitrine comme en écharpe. Le tenir ouvert à la main est un charme, et je sens mon sac nettement plus léger durant les trajets à pied.

L’écran est tout à fait éblouissant de luminosité. Je croyais m’adapter difficilement au reflet du verre, mais la transition fut immédiate. La haute résolution sur un écran réduit fait en sorte que tout est un peu plus petit. La luminosité compense toutefois la petitesse des objets et des caractères.

En contrebas de l’écran, on apprécie la taille familière du clavier, la vivacité des touches et leur éclairage dans l’obscurité (une pure jouissance au lit). Le trackpad s’agrandit des nouvelles fonctions de la technologie multi-touch. Par exemple, un simple tapotement de deux doigts sur le trackpad actionne le clic droit de la souris.

Oui, je sais… vous languissez. Vous brûlez d’envie de savoir ce qu’il a au ventre. Rassurez-vous. Qui donc songerait à mettre une 2CV dans une carrosserie de Ferrari? Le moteur est fringant. En comparaison de mon PowerBook G4, c’est la nuit et le jour; à côté de mon Mac Pro, la différence saute à peine aux yeux.

Mais que de considérations banales pour la puissance d’une machine. Malgré sa force, le danseur est obnubilé par la grâce, l’élégance et la légèreté de la ballerine. Peu importe, c’est leur union qui fait la danse.

Mise à jour, 16 février 2008 | Pour une analyse exhaustive de la performance du MacBook Air et des différences entre les divers modèles, voyez l’excellent reportage d’Anand Lai Shimpi chez AnandTech : The MacBook Air: Thoroughly Reviewed (MacDaily News : AnandTech comprehensively reviews Apple MacBook Air: Sacrifices all made up for by form factor)


Par ricochet :

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