Nouvelle batterie


SienaBatteryVariationsI.jpgL’ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments. (Confucius)

J’ai fait le choix de ne pas avoir d’auto. Les considérations environnementales subordonnent le luxe des déplacements rapides en ville. Du coup, je peux consacrer une partie des économies aux nouvelles technologies de la communication afin de me déplacer plus rapidement et librement dans le monde des idées, plus essentiel que l’espace. Cette année, je change de voiture, technologiquement parlant. Le moment est venu de remplacer mon vieux PowerBook pour tirer profit de la mobilité et du Wi-Fi. Après quatre ans, ma caisse traînait dans le peloton.

J’ai commencé par me doter d’un iPod touch. L’appareil est parfaitement adapté aux endroits exigus comme l’autobus. Malgré ce que certains en disent, je n’ai eu aucune difficulté à m’adapter au clavier tactile après quelques années à pianoter sur un Blackberry. De plus, la musique et les podcasts m’isolent du bruit ambiant. Une bonne partie de mes billets sont d’ailleurs écrits sur un iPod touch.

Ensuite, j’ai fait l’acquisition d’un XO, que j’ai eu le bonheur de recevoir vendredi. L’achat d’un XO n’a rien à voir avec la productivité; le microprocesseur est trop lent, le clavier et l’écran trop petits, le changement d’application trop long, et les applications trop limitées pour qui est habitué à un haut degré de rendement. On ne peut d’ailleurs pas exiger d’un produit open source de première génération et d’un ordinateur à prix si modique de rivaliser avec le nec plus ultra. Non, les raisons qui me motivent sont tout autres : 1) poser un geste humanitaire; 2) m’acquitter d’un dû moral en faisant profiter les moins nantis des privilèges de ma condition humaine (il n’y a pas que le carbone qui mérite des crédits); 3) participer au mouvement open source; 4) adhérer à un projet global; 5) poursuivre mon apprentissage et ma réflexion, tant personnels que professionnels. Plus je regarde le XO et plus j’y vois la semence d’un nouvel ordre mondial.

Je me suis aussi procuré un puissant ordinateur de bureau. Les nouvelles technologies sont trop importantes à ma productivité pour lésiner sur le moteur. Des considérations environnementales m’ont fait pencher pour un modèle aux composantes amovibles, plutôt que de remplacer tout l’appareil. Par conséquent, j’ai maintenant un Mac Pro muni d’une carte AirPort. Et ajoutant le plaisir à l’efficacité, le bolide est habillé d’une superbe carrosserie.

Un professionnel doit avoir ses outils à portée de la main. Puisque j’ai absolument besoin d’un ordinateur portatif, pour la classe comme ailleurs, je me grée d’un MacBook Air. Si je ne me gâte pas, personne le fera. Surtout pas l’école qui n’a pas la perspicacité de me laisser utiliser à bon escient les économies faites au refus des manuels. En outre, l’environnement y est si moche qu’il faut bien se faire son petit coin de paradis.

La plaque tournante de toutes ces applications est une borne AirPort ultra rapide. C’est le moyeu par lequel la synergie rayonne jusqu’aux confins de la roue pour imprimer le mouvement.


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Contrairement à ce que certains peuvent penser, il ne s’agit pas d’une lubie, d’une obsession pour les nouvelles technologies, ou d’une fixation pour les produits Apple. Je ne fais qu’investir dans des moyens. La pédagogie se fait toujours aux limites de la science, de l’imagination et de la technologie, qu’il s’agisse du crayon, du tableau, du livre ou de l’ordinateur. En limitant les moyens, l’école contraint par le fait même la pédagogie. Explorer les nouvelles technologies, c’est repousser les frontières de la pédagogie. Au regard de l’information et de l’action, c’est aussi repousser les nôtres. Les jeunes, eux, le voit bien.


(Image thématique : Battery Variation I, par James Siena)


Par ricochet :

L’incohérence du MELS dans l’achat du matériel didactique

Étude : les TIC favorisent l’apprentissage

Obstacles aux TIC pour un prof technophile

L’école d’hier et de demain

Le renforcement, l’apprentissage et les TIC

Notre retard des TIC en éducation

Études : les effets des portatifs en milieu scolaire

Enseigner au futur

Mon premier billet sur le XO

Des « canons » plus que des livres


Entre un MacBook Air et un XO : mon coeur ne balance pas ! (Éducation 2.0)

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7 réponses

  • Seb dit :

    Les bons élèves ont toujours leur (bon) matériel…

    petit veinard pour le macbook air….
    Le copain idéal du Macpro….

  • Pour quiconque possède une bête comme le Mac Pro, un MacBook Air, ça peut aller. Mais dans mon cas, avec un G4-400 comme backup à la maison, le Air n’est guère suffisant, n’ayant pas de borne Airport à apporter dans ma classe où le signal du routeur sans fil de la salle des profs ne se rend pas régulièrement.

    Bref, comme je le disais ( http://slyberu.blogspot.com/2008/01/le-prix-de-la-minceur.html ), le MacBook Air, pas pour moi. Pas maintenant. Il est trop en avant de son temps pour moi pour le moment. (Surtout que les paiements de mon MacBook Pro ne se terminent que dans 19 mois… et que le iMac DV400 de ma blonde commence à démontrer des signes de fatigue évidents !)

  • Un MacBook Air? Pas pire du tout, surtout combiné avec un MacPro!

    Si j,ai le choix entre une voiture et toutes ces technologies, je crois bien que je marcherai dans les traces de mon professeur!;-)

  • @ Félix : sauf si tu es musicien et que tu joue de la batterie ou du clavier (ou autre truc avec amplification nécessaire ;-) et qu’il te faut transporter le tout à l’occasion…

    C’est pas tout le monde qui peut faire comme le batteur d’un petit groupe de jazz à Montréal et qui ne transporte que 3 morceaux en bius de ville (Déjà vu ça!)

  • Sylvain est de ceux qui feraient des choses formidables si l’école voulait bien l’outiller en fonction de leurs ambitions pédagogiques. Indirectement, je dénonçais l’insécurité des écoles en matière de nouvelles technologies, malgré leur intégration au nouveau programme de formation.

    Je suis, moi aussi, très incertain quant à l’efficacité du MacBook Air. Comme disent les Anglais, it’s a leap of faith. Jusqu’à maintenant, cependant, je n’ai jamais eu à me mordre les doigts de la confiance que je porte à Apple.

    Ma plus grande préoccupation, pour le moment, est davantage de savoir comment synchroniser le portatif et l’ordinateur de bureau.

  • Au sujet de la synchro, François, je pense qu’il sera possible de faire quelque chose avec la fonction Time Machine (que je n’ai pas encore, puisque Mac OS X 10.4 encore ici).

    De plus, on parle du partage de lecteur optique géré dans le futur 10.5.2 disponible très bientôt… très pratique entre un Mac Pro et un Air. Bref, on risque de ne pas attendre très longtemps avant de voir des outils qui vont dans le sens que tu mentionnes.

  • Bonjour François,
    Pour ce qui est de la synchro, tout devient un jeu d’enfant avec un compte .Mac . C’est le seul élément qui manque à ton impressionnante liste. Avec le système 10.5, on peut tout synchroniser: les signets, les contacts, les courriels, les documents et même les préférences, ce qui fait que l’on est toujours dans son environnement peu importe la machine. Et la synchro se fait automatiquement. Il s’agit de l’activer.



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