L'école et les compétences du XXIe siècle


GarteElv.jpgLa compétence sans autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence. (Gustave Le Bon)

Un sondage mené aux États-Unis révèle qu’une forte proportion de parents estiment que les écoles préparent inadéquatement les élèves aux compétences de notre époque (The Journal : Are Schools Failing Kids in 21st Century Skills?). Patrick Giroux, de qui je tiens la référence, souligne très pertinemment l’ironie de voir les Américains se plaindre du traditionalisme des programmes scolaires, tandis que le Québec se tourmente de la situation inverse.

Pendant ce temps, au Québec, j’ai l’impression qu’on nous reproche d’essayer de réussir à préparer les jeunes au 21e siècle. Certains crient contre la réforme et les nouveaux programmes qui visent, entre autres, à faciliter le développement de ces compétences que les Américains réclament…

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Cette contradiction entre les systèmes scolaires américains et québécois, pourtant voisins, met en lumière le fossé qui divise la science, la culture et la politique. Les Américains jouissent d’une culture qui valorise le risque et le changement. Le Québec, malgré ses airs de libéralisme, reste attaché dans son subconscient populaire à ses coutumes qu’il protège de prudence, une inhibition sans doute issue d’une triple domination cléricale, étatique et anglo-industrielle. Surtout chez les plus vieux.

Comment, autrement, expliquer la montée droitiste de l’ADQ et les positions populistes de la ministre de l’Éducation au regard du bulletin chiffré et de la dictée? J’espère seulement que cette fièvre traditionaliste n’est pas en réaction à la vague d’immigration et au débat sur les accommodements dits raisonnables. Il suffit d’écouter certains Québécois s’exprimant devant la Commission Bouchard-Taylor pour semer le doute.

Dans ces circonstances, l’école vacille comme un funambule luttant contre les rafales. Plutôt qu’une corde raide, on gagne à construire des ponts. L’école devrait être cette structure autoportante qui, reposant sur le passé, s’allonge progressivement vers l’avenir. Mais, pour y arriver, il faut un sacré lot de compétences actuelles.

Enfin, aux compétences ciblées par le sondage de l’ASQ, j’ajouterais quelques attitudes/qualité que Marc Andreessen, le créateur de Netscape, recherche chez un candidat : l’automotivation (drive), la curiosité et l’éthique (Blog.pmarca : How to hire the best people you’ve ever worked with).


(Image thématique : elv, par Sumner Garte)


Par ricochet :

Compétences du XXIe siècle

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2 réponses

  • Luc Papineau dit :

    «Les Américains jouissent d’une culture qui valorise le risque et le changement.»

    Permettez-moi, M. Guité, de vous inviter à nuancer cette phrase. Après tout, c’est dans ce pays qu’on a ramené la prière dans les écoles, qu’on a tenté d’y interdire l’enseignement de la théorie de l’évolution et j’en passe…

    Plus conservateurs que certains Américains, tu meurs asphyxié dans ton Hummer!

  • hélène dit :

    Les adultes sondés disent également que les parents manquent à leur responsabilité et ne soutiennent pas assez leur jeune pour développer ces compétences.
    « (64%) say that U.S. school systems are not making these skills a priority and nearly two-thirds (64%) place the blame on a lack of parental involvement ». cela est assez révélateur. tout n’est pas la faute de l’école quelque soit le système ou modèle d’éducation. Les skills se développent avec le soutien scolaire et parental. Pour différentes raisons , plusieurs clientèles n’ont pas ce soutien. Comment aider ces jeunes à persévérer et développer ces compétences ? Comment outiller jeunes quand le support parental est inadéquat? aide aux devoirs dans HLM, par paroisse, CLSC, par pairs aidants ? Est-facile de développer quand on a pas accès à saine alimentation en fin de mois, sans ordinateur à la maison , etc…
    Si Barack Obama l’emporte aux présidentielles américaines, pourra-t-on espérer voir plus de besoins primaires comblés aux USA ?



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