Parer au déficit d'attention/hyperactivité sans médication


WelchMedicationPremediation.jpgAvaler le médicament et négliger la diète, c’est détruire la science du médecin. (Proverbe chinois)

On situe le nombre d’élèves atteint de trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) à environ 7 %, dont 40 % sont éventuellement suspendus et 16 % renvoyés, sans compter les répercussions sur l’entourage (EurekAlert! : Nonmedicinal treatment touted for preschoolers with ADHD). La Ritalin est la solution facile. Or, une nouvelle étude longitudinale (School-Based Interventions for Students With Attention Deficit Hyperactivity Disorder: Current Status and Future Directions) publiée dans un numéro spécial de la revue School Psychology Review portant sur le TDAH indique qu’il existe des moyens non-pharmaceutiques, notamment de type behavioriste, pour venir en aide aux enfants.

Le coût social des élèves en difficulté devrait à lui seul justifier les mesures d’appui. La médication n’est jamais qu’un dernier recours, particulièrement auprès des enfants. Les institutions optent malheureusement pour l’économie de l’expédient plutôt que la moralité, alors que les murs de la bureaucratie s’érigent en forteresse pour protéger ses occupants.

Évidemment, la pédagogie du clou qui retient l’enfant sur sa chaise est un supplice pour les malheureux affectés du TDAH. L’on réduirait probablement de moitié la consommation de Ritalin si on laissait les enfants libres de bouger, comme il est de leur nature.

(Image thématique : I’m taking all kinds of medication to keep my mind off premeditation, par Fritz Welch)


Par ricochet :

Le zinc accroît l’attention des ados

Multitasking, mémoire et déficit d’attention

Des jeux vidéo pour accroître l’attention

Les pharmaceutiques visent-elles les jeunes ?

Les garçons moins patients que les filles

Le tabagisme relié au déficit d’attention

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

6 réponses

  • Laisser les enfants libres de bouger, oui, mais surtout les amener à canaliser leurs débordements d’énergie dans des activités formatrices… Et ça, c’est une approche pédagogique drôlement exigeante!

  • Je pense que l’alimentation à une influence très importante sur le comportement des jeunes (et des moins jeunes).

    En particulier je vous déconseille d’abuser du E211, le benzoate de sodium (qu’on trouve notamment dans le Coca Light, Fanta, etc.)

    Voir ces deux articles:

    http://news.independent.co.uk/health/article2586653.ece

    http://news.independent.co.uk/health/article2586652.ece

    J’apprécie aussi ce que fait Jamie Oliver pour les écoles anglaises:

    http://www.jamieoliver.com/schooldinners

  • Daniel Bigué dit :

    Je pense que le déficit d’attention avec ou sans hyperactivité relève de la «condition médicale» de la personne. Cela doit être diagnostiqué. Chaque cas est spécifique. On peut être «atteint» à divers degré. Selon le degré — (et ce degré peut être très subtil d’ailleurs, en fait on serait peut-être extrêmement surpris de savoir combien d’élèves dans une classe sont touchés par cela) — on a plusieurs alternatives. De la thérapie cognitive-comportementale jusqu’au «ritalin» on doit trouver ce qui est le plus aidant pour l’élève et cela n’est pas évident. C’est certain que la tolérance, beaucoup de tolérance, surtout au primaire (je sais, ce n’est pas évident !) est également une partie de la solution. Je le sais personnellement, car si le ritalin avait été «à la mode» durant mes années au primaire, on m’en aurait «donné une caisse» croyez-moi !! J’ai été très chanceux, mes enseignantes étaient patientes avec moi. Au secondaire, encore là j’ai eu de la chance, le «sport» m’a beaucoup aidé à être plus «disponible» dans la classe. Par la suite, j’ai continué mes études et j’ai sans doute trouvé, de manière inconsciente, des stratégies qui m’ont permis d’obtenir un diplôme. Comme je le dis parfois à mes élèves, souvent le succès scolaire est au bout …………………………………….
    …………………………………………………………………………………… de la persévérance !

    Pour les parents qui cherchent du support, il y a sur le web : Le Regroupement des associations de parents PANDA du Québec.

    Beaucoup de bons livres traitent de cette «difficulté» qu’est le TDA-H, personnellement j’aime beaucoup celui-ci :
    L’esprit dispersé – Comprendre et traiter les troubles de la concentration
    Dr Gabor Maté
    Les Éditions de L’Homme, 2001
    Tiens je vais aller le relire !

    • sakina dit :

      j’aime beaucoup votre temoignage mais quoi faire avec ces enseignantes intolérantes qui se plaignent tout le temps de nos enfants parcequ’ils éprouvent le besoin de bouger??????????

  • Je suis reconnaissant à Jean de préciser ma pensée. C’est exactement ce que je voulais dire.

    Merci également à François-Xavier pour les articles très intéressants qu’il porte à notre attention :

    - The Independent : E211 Revealed: Evidence highlights new fear over drinks additive
    - The Independent : Caution: Some soft drinks may seriously harm your health

    Comme je prends les nouvelles éducationnelles de la BBC tous les matins, j’ai appris à apprécier les efforts acharnés de Jamie Oliver pour améliorer l’alimentation des élèves dans les écoles anglaises. Son site vaut la peine d’être exploré.

    Quant à Daniel, il me révèle quelques bribes d’histoire qui me permettent de mieux apprécier ses convictions. Ainsi, je ne suis pas étonné d’apprendre sa passion de jeunesse pour le sport, ni son excès d’énergie à en juger par la profusion de ses idées.

  • Sabrina dit :

    Bonjour,
    J’aimerai avoir votre opinion. Monfils de 10 ans suffre d’un TDA/H diagnostiqué par des test fait par un neuropsychologue et aussi par son pédiatre. Il fréquente une école Montessori depuis plusieures années. Il n’est pas en échec mais ses prof. et moi l’encadrons et le suivons de très prêt.
    Est-ce une bonne école pour lui où serait-il mieux dans une école où l’enseignement serait plus traditionnel?
    Merci
    Sabrina



Laisser un commentaire

*