Améliorer la mémoire par le geste


MotherwellGestureIII.jpgUn homme arrivé ne bouge plus. (Auguste Detoeuf)

Les bancs d’école ne facilitent guère l’expression corporelle. Et pourtant, on n’a pas qu’une mémoire auditive ou visuelle. Susan Wagner Cook, de l’Université de Rochester, s’intéresse au rôle de la gestuelle en apprentissage. Sa plus récente étude sur la mémoire kinestésique, publiée dans la revue Cognition, révèle que « les enfants à qui on a demandé de gesticuler lors de problèmes mathématiques étaient jusqu’à trois fois plus aptes à se rappeler ce qu’ils avaient appris que ceux qui n’avaient pas gesticulé. » (Smartkit : Improve Learning and Memory with Gestures)

Une autre étude (PDF) de Wagner Cook avait démontré que le geste allège la « charge cognitive » au profit de la mémoire dans l’explication d’une tâche mathématique. Parmi les autres études de la même chercheure, voyez aussi How our hands help us learn (PDF) et The Role of Gesture in Learning: Do Children Use Their Hands to Change Their Minds? (PDF).

Par induction, on peut émettre l’hypothèse que plus une activité d’apprentissage est riche en stimuli pertinents à la tâche, plus elle sera mémorisée. Par conséquent, l’apprentissage en milieu naturel, qui situe l’activité dans un environnement où sens et essence ne font qu’un, ne peut que favoriser la mémorisation.

(Image thématique : Gesture III, par Robert Motherwell)


Par ricochet :

Techniques de mémorisation

6 qualités des connaissances mémorisées [schéma]

Repenser les environnements d’apprentissage

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3 réponses

  • Daniel Bigué dit :

    Dans le domaine musical, on exploite depuis longtemps la participation du corps comme une partie entière à l’apprentissage. D’ailleurs les résultats obtenus par Carl Orff ainsi que, dans une moindre mesure mais quand même, par Sinichi Suzuki sont probants à cet égard. C’est une évidence que le corps participe à la parole. Boris Cyrulnik dans un de ses livres, rapportait le cas notoire suivant : «Ceci est un stylo, Monsieur, voulez-vous nommer cet objet ?» Le monsieur est aphasique, il ne trouve pas le mot. «Voulez-vous toucher cet objet ?» Il le touche et dit «Ah, c’est un stylo !» Le fait même de toucher cet objet fait ressurgir en mémoire le mot…
    «Le geste allège «la charge cognitive» au profit de la mémoire»… lorsque j’étais en charge de certaines pratiques au hockey, c’était l’objectif visé par certaines «drills». Ce sport est si rapide qu’il faut que le geste, qui réapparaît en situation de jeu, s’exécute, s’il est approprié, le mieux possible. Pour cela la mémoire a dû «s’entraîner» via le corps…
    Enfin dans l’approche par problème en biologie, être sur le terrain est une expérience fantastique pour les sens qui en retour facilitent la résolution … mais pas avec des classes de 30 élèves !! L’école doit comprendre cela …

  • Très intéressants ces exemples reliés à de multiples domaines. J’ai d’abord été tenté de m’opposer à l’allusion aux « drills », mais en réfléchissant à la chose on réalise que les gestes sportifs s’accompagnent aussi d’une pensée circonstancielle qui fait appel, entre autres, aux connaissances conditionnelles. Après des années à ne plus pratiquer des sports de jeunesse, j’ai encore de telles connaissances qui remontent régulièrement à l’esprit.



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