Capitaliser la recherche universitaire


Entre 1999 et 2003, les universités canadiennes ont haussé de 84 % leurs revenus provenant de la recherche (Globe and Mail : Capitalizing on the eureka moments). L’article du Globe and Mail résume bien les efforts faits par les universités pour tirer profit de toute la recherche qu’on y fait. Les chiffres proviennent d’un rapport (PDF) de plus de 80 pages publié par l’Association des universités et collèges du Canada. Cette progression fait suite aux investissements récents des gouvernements pour encourager la recherche et le développement, puisque le Canada tire de l’arrière par rapport à plusieurs autres pays industrialisés. Cela dit, je devine que la publication de ce rapport est faite dans un but intéressé.

Plusieurs dénonceront, par souci de préserver la pureté académique, ce flirt des universités avec l’industrie. Mais ne confondons pas pureté et éthique. Ce genre d’association ou de partenariat n’empêche pas les universités d’agir avec rectitude. Du coup, les médias veillent au grain, comme en témoigne deux articles encore aujourd’hui (Le Soleil : Le privé a-t-il sa place à l’université ?, et L’université est-elle à vendre ?). Sans verser dans la naïveté, il est fort possible, par ailleurs, qu’une osmose morale se fasse des universités vers l’entreprise. Et puis, la recherche n’est pas forcément orientée vers les produits de consommation, comme les Sprinkles mis au point par une équipe de l’Université de Toronto pour venir en aide aux enfants des pays en voie de développement.

À dire vrai, je m’inquiète davantage de la façon dont cette manne sera redistribuée entre les facultés. Car certaines facultés se prêtent mieux à la recherche et au développement que d’autres. Il faut surtout éviter que les facultés des sciences, plus profitables, étouffent les autres facultés axées sur les sciences humaines, pourtant plus essentielles.


Par ricochet :

La rentabilité des universités

Le mariage des universités et des corporations

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