Pas de code de déontologie pour les professeurs


Le gouvernement, après avoir maladroitement tenté de manigancer l’évaluation des professeurs, abandonne l’idée d’un code de déontologie pour la profession (Le Soleil : Pas de code pour les profs). C’est malheureux, considérant la perte de crédibilité des enseignants dans l’opinion publique depuis qu’ils ont cédé aux syndicats la défense de leurs intérêts. Les syndicats, c’est bien connu, sont plus soucieux des droits que des devoirs, contribuant ainsi à l’appauvrissement éthique de la profession. L’usage abondant de prof en dit long d’ailleurs sur le peu d’estime que l’on porte aux professeurs. En l’absence d’un code de déontologie, et avec des conventions collectives négociées à des fins d’uniformité, on a abaissé le professeur de professionnel à technicien, du moins dans l’opinion publique.

En plus de redorer le blason de la profession, un code de déontologie aurait une profonde influence sur les nouveaux enseignants. Et ils sont nombreux par les temps qui courent. À long terme, après avoir intégré ce code à la formation universitaire, cela transformerait la profession. Du coup, l’éducation subirait un profond bouleversement. N’allons pas croire que c’est superflu. Il faut avoir la tête enfouie dans le sable pour ne pas voir dans nos écoles les occurrences de jurons, de propos racistes ou sexistes, de favoritisme, de harcèlement, de cours bâclés, etc.

La surprotection syndicale a fait en sorte que plusieurs professeurs négligent la formation continue ou deviennent complaisants dans leur pratique. Mes observations me portent croire que les enseignants québécois ne sont guère différents de leurs confrères écossais que le ministre accuse de ne pas s’adapter au changement (BBC : Teachers ‘not making the grade’). Les enseignants ne sont pas entièrement responsables de ce fait, considérant l’accablement de leur tâche. Mais un professionnel a néanmoins la responsabilité de se tenir à jour. Le degré d’autonomie est une autre caractéristique qui distingue le professionnel du technicien.

Je ne comprends pas la stratégie du ministre d’avoir lié le projet de code de déontologie à celui de l’évaluation des enseignants. Une bourde stratégique, à mon avis. Je devine qu’il espérait dorer la pilule de l’évaluation, tant dénoncée par le syndicat. Mal lui en prit, car il se retrouve bredouille. Les élèves et les enseignants professionnels de même.

Le gouvernement laisse filer une belle occasion d’améliorer l’enseignement à un moment où le corps professoral subit une vague de rajeunissement. Ceux qui commencent dans le métier sont certainement plus ouverts aux changements systémiques. Pareilles conditions ne seront pas sitôt réunies.


Par ricochet :

Responsabilité éthique collective

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12 réponses

  • J’avais la faiblesse de penser que vous étiez un peu épargnés par ce phénomène d’hyperprotection des professeurs par le fait des syndicats. D’un côté des professeurs qui refusent d’être évalués, qui ne voient pas l’utilité d’une vraie formation (remise en cause) permantente. De l’autre, des directeurs d’école privées qui surenchérissent sur la conformité. Qui, demain, proposerons des médicaments pour soigner la dyslexie. Entre les deux, nous autres qui parlons de professionnalisme, de recherche de l’excellence dans le contexte d’un enseignement authentiquement libéral. Qui oserait parier le moindre dollar sur nos chances? Dis-moi…

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité,

    Je dois avouer que votre billet est bien décevant et je me demande si le directeur des Ressources humaines de ma CS n’aurait pas pu l’écrire tellement il est loin de ma réalité d’enseignant.

    «le peu d’estime que l’on porte aux professeurs». Je retrouverai le sondage si vous le voulez, mais notre professions (êtes-vous prof, au fait?)se classe dans le haut de liste des professions les plus respectées par le gtrand public.

    «avec des conventions collectives négociées à des fins d’uniformité, on a abaissé le professeur de professionnel à technicien, du moins dans l’opinion publique». It,s take two to tango, dit le proverbe. Le gouvernement, lui aussi, de par ses actions, nie le statut professionnel de l’enseignant. Par exemple, depuis le règlement sur l’équité salariale, on me demande de remplir une feuille pour contrôler mon horaire de travail à la minute près. Un collègue qui a 13 ans de scolarité a le même salaire que moi qui en ait 18. Mes conditions de travail et le respect qu’on me portait étaient meilleurs lorsque je travaillais dans une cimenterie, c’est peu dire.

    Par ailleurs, les directions d’école ont un rôle à jouer dans la supervision et l’évaluation des enseignants. Bien qu’il existe des conventions collectives qui limitent ce rôle, je connais peu de directions qui ont le temps de l’assumer. De toute façon, la pénurie actuelle, créée de toutes pièces par le gouvernement, fait que l’on doit embaucher quasiment n’importe qui…

    «La surprotection syndicale a fait en sorte que plusieurs professeurs négligent la formation continue… Mais un professionnel a néanmoins la responsabilité de se tenir à jour. Le degré d’autonomie est une autre caractéristique qui distingue le professionnel du technicien.» M. Guité, mes semaines durent 168 heures. Si je suis une formation, je le fais au détriment de mon temps d’enseignement, de correction ou de rencontre avec des collègues pour de la planification commune. De plus, plusieurs formations offertes par les CS ne correspondent pas à mes besoins ou sont complètement bidons. Quant à l’autonomie dont je dispose, elle rapetisse comme peau de chagrin, croyez-moi…

    Bref, je ne crois pas qu’un code ou un ordre professionnel changerait quoi que ce soit dans le monde merveilleux de l’éducation. Il y a plusieurs autres facteurs qui sont bien plus pernicieux. Et je ne crois pas que l’auto-flagellation soit nécessaire dans ce cas-ci. Il y a bien d’autres intervenants qui devraient se regarder dans le miroir avant les enseignants.

  • « Les syndicats, c’est bien connu, sont plus soucieux des droits que des devoirs, contribuant ainsi à l’appauvrissement éthique de la profession. »

    En tout respect, François, je crois que tu fais fausse en accusant les syndicats du milieu de l’enseignement de favoriser le manque de professionnalisme chez les enseignants. Sur le seul plan social, les syndicats ont beaucoup lutté pour l’amélioration du système scolaire au Québec. J’ai récemment assisté à une allocution de M. Jean-Pierre Proulx, président du Conseil supérieur de l’éducation, au cours de laquelle il a reconnu explicitement cette contribution historique du mouvement syndical.

    Par ailleurs, je ne conçois pas que le fait d’exercer un droit reconnu puisse être incompatible avec le professionnalisme. D’autant plus qu’une convention collective est une entente qui définit les droits *et* les devoirs des parties. Quant au fait que les syndicats puissent donner l’impression de s’intéresser davantage aux droits de leurs membres qu’au devoir de ces derniers, cela tient à ce que son rôle premier consiste justement à faire respecter les droits de leurs membres tel que prévu à la convention collective. On ne peut pas leur reprocher d’agir dans le sens même de leur raison d’être. Et, encore une fois, l’exercice d’un droit reconnu n’est aucunement incompatible avec le professionnalisme.

    « Il faut avoir la tête enfouie dans le sable pour ne pas voir dans nos écoles les occurrences de jurons, de propos racistes ou sexistes, de favoritisme, de harcèlement, de cours bâclés, etc. »

    Ça existe, c’est vrai. Mais je ne crois pas que cela soit le cas de la majorité des enseignants, au contraire. Pour ma part, je constate, quant à moi, que la grande majorité des enseignants font leur travail consciencieusement, avec dévouement et professionnalisme.

    Permet-moi une anecdote. Il y a quelque temps de cela, mes fonctions à la FNEEQ-CSN m’ont amené à visiter une ligne de piquetage. Les enseignants avaient été mis en lock-out (l’employeur avait décider de fermer l’école). Or ce fameux matin, environ cent cinquante étudiants se sont présentés devant l’école pour manifester et réclamer la réouverture de cette dernière. Il n’y avait personne pour encadrer cette manifestation. Ce sont les enseignants sur place qui les ont rassemblés, les ont invités au respect des personnes qui circulent sur la place publique, qui les ont invités aux respects des autres personnels qui étaient dans l’école, qui les ont invités à manifester dans la civilité, etc. Sur la même ligne de piquetage, j’ai vu des enseignants donner des explications à des élèves qui voulaient continuer à étudier pendant le conflit. J’ai ouï dire que certains de ces enseignants avaient également donné du travail à faire à leurs élèves par le biais d’un site internet. Je les ai vu rassurer des parents inquiets quant au climat dans l’école lors d’un retour au travail. Tout cela, pendant qu’ils étaient à la rue, sans salaire.

    C’est anecdotique, c’est vrai. Pourtant, en l’occurrence, je considère cela comme typique du dévouement et du professionnalisme des enseignants.

    Finalement, comme M. Papineau, je crois savoir que notre profession est tenue en haute estime par le grand public. J’ajouterai par ailleurs avoir lu que les enseignants sont parmi les adultes en qui les ados ont le plus confiance, avant même leurs propres parents dans une étonnante proportion des cas.

    Tout n’est pas rose dans la profession, François, loin s’en faut. Mais de manière globale le professionnalisme se porte assez bien et je compte sur les enseignants d’expérience pour transmettre cette culture de la conscience professionnelle aux jeunes qui arrivent.

  • Je me doutais bien que ce billet allait m’attirer des foudres. Comme j’y exprime une opinion, je ne m’attends pas à faire l’unanimité. J’aimerais toutefois apporter quelques justifications aux commentaires de Luc et André.

    J’ai voulu m’attarder sur un aspect bien particulier, celui d’un code de déontologie pour les enseignants, sans trop bifurquer sur les facteurs connexes. J’ai tâché de me centrer sur mon sujet, avec le plus d’objectivité qu’il est permis à un enseignant dans les circonstances. Les quelques allusions aux facteurs afférents n’étaient pas des accusations, quoique j’admets qu’elles peuvent être perçues ainsi.

    J’ai maintes fois eu à me plaindre, moi aussi, de la lourdeur de ma tâche. J’en ai même ragé. Dans le cas présent, j’ai jugé qu’il serait fallacieux de ma part de blâmer mon employeur, que je ne porte pas dans mon coeur, pour toutes les lacunes de la profession. Il faut aussi savoir porter un jugement critique sur soi-même. La négation ne fait que creuser le fossé qui sépare les parties. Le gouvernement ne fait probablement pas mieux. Mais on n’aboutira jamais à rien en se barricadant de part et d’autre pour mieux accuser l’adversaire.

    Les syndicats ne sauraient être blâmés pour les déboires des enseignants. Ils font ce qu’ils sont mandatés pour faire, et ils le font passablement bien. Comme André le souligne, ils ont joué un rôle cardinal dans l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs. J’en profite grandement. Je trouve seulement dommage que les professeurs leur aient abandonné tant de responsabilités professionnelles.

    Il en va de même du professionnalisme des professeurs. D’accord,… j’aurais dû préciser que les cas que je soulignais ne concernaient pas la majorité des enseignants. Je pèche souvent par esprit de concision. Mea culpa. Il faut néanmoins reconnaître que les exemples rapportés sont inacceptables. Et ce ne sont pas des incidents isolés. En ce sens, un code de déontologie serait utile pour la sensibilisation des futurs enseignants.

    Enfin, je n’ai pas dit que les enseignants n’ont pas ou peu de crédibilité, mais qu’ils ont connu une baisse de crédibilité. En soi, cela devrait nous inquiéter.

    Navré de ne pas avoir été plus clair. Considérant cette faiblesse de style de ma part, j’invite les lecteurs à ne pas réagir trop promptement à mes élucubrations.

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité,

    J’espère ne pas avoir été trop prompt dans mon commentaire, mais je considère, pour ma part, que les plus grands exemples de manque de professionnalisme que j’ai vus dans ma carrière sont reliés aux comportements de certains cadres et administrateurs scolaires. Qu’est-ce qu’un sacre en classe quand on manque de dictionnaires mais que le bureau de la DG de la CS subit des rénovations au coût de 30 000$?

    L’un n’excuse pas l’autre, je le conçois, et il ne faut pas s’embarrer dans des positions accusatrices. Seulement, et vous me permettrez de le noter, je ne connais pas de gestionnaire scolaire actif qui conçoit un blogue de réflexions sur sa profession, qui se remet en question ou qui accepte facilement d’être remis en question. L’autorité qu’ils exercent les amènent très souvent à se cantonner eux-mêmes dans des positions stériles et intenables pour tous le réseau. Alors, platement, parfois, j’en ai assez d’être celui qui pense toujours aux autres, qui se remet en question et je me dis… : «Arrêtons de s’auto-flageler et voyons ce qu’on fait de bien!» Il y a déjà assez de notre gouvernement qui dévalorise et rabaisse la profession.

    Quant à certaines attitudes de nos syndicats, je dois avouer que ceux-ci sont de grosses machines parfois aussi bêtes et stupides que ceux qui nous gouvernent.

    Merci malgré tout de susciter les commentaires et la réflexion.

  • Je suis tout à fait d’accord sur l’incompétence et le manque de professionnalisme des administrateurs et cadres scolaires, quoique, là encore, je dois faire attention de ne pas généraliser. J’en sais quelque chose, pour avoir fait des études en administration scolaire.

    Je retiens particulièrement votre conseil, très judicieux, de ne pas donner dans l’auto-flagellation. Il y a bien plus de bons coups qui méritent d’être soulignés que de mauvais.

    L’échange de points de vues aura été bénéfique pour moi aussi.

  • Je blogue depuis quatre ans. Pendant deux ans et demi, j’étais de ces « gestionnaires scolaires actifs qui conçoivent un blogue de réflexion sur sa profession ». J’en connais d’autres; il y a Roberto (http://carnets.opossum.ca/roberto/), Gary (http://kenny.over-blog.net/) et Dan (http://danledir.canalblog.com/); il y en a quelques-uns qui restent dans l’ombre également. Tout comme il y a une minorité d’enseignants qui bloguent, il y a une minorité de membres de la direction qui « se mouillent » en public… Je ne blâme personne; c’est loin d’être un exercice facile. Je connais un très grand nombre de cadres qui se font taper les doigts dès qu’ils s’affirment. Ce fameux devoir de réserve… employé à toutes les sauces, ça ne veux plus rien dire!

    Je ne crois pas que ce soit constructif de se renvoyer la balle, « cadres » et « enseignants » sur « qui sont les moins pires » quand vient le temps de prendre ses responsabilités. L’enseignement est devenu une profession de plus en plus difficile à exercer. Les parents et la société civile offrent moins leur appuis inconditionnellement; il y a des bons côtés à ça, mais davantages d’effets pervers. Il n’y a qu’à voir le nombre de poursuites devant les tribunaux pour tout et rien. Si j’osais raconter toutes les histoires d’horreur dont j’ai eu la connaissance…

    Nous souffrons énormément de ne pas pouvoir échanger des points de vue divergents dans les salles de profs, dans les officines des lieux de pouvoir, en classe et en assemblée syndicale ou de parents. Cette grande difficulté a ses conséquences quand vient le temps d’apprécier le statut des « professionnels de l’éducation ».

    Je blogue, oui. Je m’expose aussi. J’éprouve encore beaucoup de difficultés à réfléchir tout haut, de cette façon, sans « pogner les nerfs » lorsque ça ne tourne pas comme je pense que ça devrait tourner. Je suis fasciné par ce que j’apprends dans ces expériences, par contre…

    Je voulais juste saluer ton courage François, d’avoir tenu les propos que tu as tenus. Et aussi de t’être repris (aider en cela par Luc et André qui défendent bien leur position) parce qu’effet, les conventions sont loin d’être seuls à avoir « abaissé le professeur de professionnel à technicien », dans l’esprit de plusieurs. Les causes sont nombreuses, mais je continue de croire que c’est l’isolement qui cause le plus de dommage. Un groupe de profs qui abandonnent un collègue devant des élèves ou des parents en furie. Un groupe de membres de la direction qui lâchent un prof pendant qu’il aurait bien besoin de support. Un directeur qui se retrouve seul et isolé parce qu’il s’est peinturé dans le coin avec ses ultimatums. Etc. Bref, je nous recommande la plus grande des prudences avant de se tirer des roches.

    Je ne suis pas partisan de l’auto-flagellation moi non plus. Mais je crois quand même que je gagne davantage à interroger ma conduite ou celle des groupes auxquels je m’identifie qu’à vouloir changer l’autre. Je n’ai que très peu de contrôle sur les autres…

    Va pour souligner les bons coups; ça fait du bien! Un code de déontologie venant des profs eux-mêmes… ça en serait un fameux. Un credo en provenance de nos dirigeants… ça ne serait pas vilain non plus.

    Je retiens de cette conversation que même le blogueur le mieux intentionné (toi François), possède une marge de manoeuvre assez mince dans l’expression de ses coups de gueule, surtout s’il se laisse aller à un peu d’auto-critique. J’imagine que ça vient avec le fait d’être de plus en plus fréquenté… et crédible ;-)

    Bravo François et les autres…

  • Bonjour M. Guité.

    Je crois moi aussi que si les enseignants se construisaient un code de déontologie, ça changerait quelque chose dans le milieu de l’éducation. Et pour le mieux. La pente est descendante, on doit se prendre en main et rien de mieux qu’un tel projet, à mon humble avis.

    Merci pour vos réflexions.

  • Bonjour François,

    Je voulais seulement te dire de ne pas considérer mon commentaire comme une « foudre ». J’ai en trop haute estime le travail que tu fais dans ton carnet pour que je me permettre une telle chose. Mario a raison de souligner ton courage dans ce billet.

    Pour ma part, je n’ai voulu que contribuer à la réflexion en apportant un point de vu différent, sans plus.

    M. Lachance, je suggère de commencer par s’approprier La déclaration de la profession enseignante dont je traite ici. Ce serait un bon début, il me semble. D’autant plus que cette déclaration a été produite par la FSE, une organisation syndicale que vous connaissez certainement.

  • Mario est vraiment un fameux ‘coach’, comme il dit. Ses réflexions ont toujours le don de ranimer la flamme en me faisant voir le côté positif des choses. J’aime particulièrement son argument à propos de l’isolement des acteurs comme cause de difficultés dans les écoles. Il ne faut pas que je l’oublie, celui-là.

    Merci également à Pierre de son renfort. C’est toujours rassurant de recevoir l’appui de quelqu’un qu’on estime.

    André apporte une fameuse réplique avec les deux textes d’éthique qu’il a dénichés et qu’il présente dans un billet sur son blogue, et dont je lui suis reconnaissant. Il est dommage que les obligations de l’enseignant, définis par la Loi sur l’instruction publique, et la déclaration de la profession enseignante produite par la FSE ne soient pas mis en évidence dans les écoles. Après toutes ces années d’enseignement, je ne crois pas qu’on n’en ait jamais discuté dans mon école.

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité, bon matin,

    Effectivement, le billet d’André est très nourrissant. Et tout comme pour vous, M. Guité, je n’ai jamis entendu parler des obligations de l’enseignant, définis par la Loi sur l’instruction publique, lors de ma formation universitaire ou dans mon école tout comme je n’ai jamais entendu parler de la déclaration de la profession enseignante produite par la FSE lors d’une rencontre syndicale.

    Au fait, la LIP prévoit-elle quelque chose pour les administrateurs et les cadres scolaires? Curiosité.

  • Ma formation d’administration scolaire comprenait un cours obligatoire sur la Loi sur l’instruction publique. Mais ce n’est que depuis quelques années que les administrateurs scolaires sont requis par la loi d’avoir suivi cette formation. Je devine donc que plusieurs directeurs, en fonction depuis plusieurs années, ne sont pas tout à fait familiers avec la L.I.P. De toute façon, on sait très bien ce que vaut un cours magistral sur le plan de la mémorisation du contenu.

    La L.I.P. contient deux articles se rapportant aux responsabilités du directeur d’école :

    96.13. Le directeur de l’école assiste le conseil d’établissement dans l’exercice de ses fonctions et pouvoirs et, à cette fin:

      1° il coordonne l’analyse de la situation de l’école de même que l’élaboration, la réalisation et l’évaluation périodique du projet éducatif de l’école;

      1.1° il coordonne l’élaboration, la révision et, le cas échéant, l’actualisation du plan de réussite de l’école;

      2° il s’assure de l’élaboration des propositions visées dans le présent chapitre qu’il doit soumettre à l’approbation du conseil d’établissement;

      2.1° il s’assure que le conseil d’établissement reçoit les informations nécessaires avant d’approuver les propositions visées dans le présent chapitre;

      3° il favorise la concertation entre les parents, les élèves et le personnel et leur participation à la vie de l’école et à la réussite;

      4° il informe régulièrement le conseil d’établissement des propositions qu’il approuve en vertu de l’article 96.15.

    96.15. Sur proposition des enseignants ou, dans le cas des propositions prévues au paragraphe 5°, des membres du personnel concernés et après consultation du conseil d’établissement dans le cas visé au paragraphe 3°, le directeur de l’école:

      1° approuve, conformément aux orientations déterminées par le conseil d’établissement, les programmes d’études locaux pour répondre aux besoins particuliers des élèves;

      2° approuve les critères relatifs à l’implantation de nouvelles méthodes pédagogiques;

      3° approuve, conformément à la présente loi et dans le cadre du budget de l’école, le choix des manuels scolaires et du matériel didactique requis pour l’enseignement des programmes d’études;

      4° approuve les normes et modalités d’évaluation des apprentissages de l’élève en tenant compte de ce qui est prévu au régime pédagogique et sous réserve des épreuves que peut imposer le ministre ou la commission scolaire;

      5° approuve les règles pour le classement des élèves et le passage d’un cycle à l’autre au primaire, sous réserve de celles qui sont prescrites par le régime pédagogique.

    Enfin, je n’ai rien trouvé se rapportant à un code de déontologie pour les directeurs d’école, ni sur le site de la FCSQ, ni ailleurs. Mais cela ne veut pas dire qu’un tel code n’existe pas. Mes connaissances sont limitées sur le sujet. Avec un peu de chance, peut-être un directeur (ou un ex-directeur) pourra-t-il nous en dire plus long sur cette question.



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