Les armes dans les écoles et la violence chez les jeunes


La nouvelle sur la présence des armes dans les écoles m’a hanté toute la journée (Cyberpresse : Les armes pullulent dans les écoles de Montréal et de Toronto). Je voulais traiter d’un autre sujet, mais la chose est trop importante. Non pas que je me sente en danger, mais je m’inquiète pour l’avenir de nos sociétés. Peu importe que les statistiques soient exactes ou non : le phénomène a été observé dans plusieurs pays industrialisés et la perception des jeunes en dit long. L’école a le devoir d’intervenir. Du coup, elle doit faire plus de place aux problèmes de l’heure. Malheureusement, trop de professeurs sont asservis aux programmes de formation, très chargés par ailleurs, et à l’impératif des résultats scolaires.

Je ne blâme pas principalement les jeunes, quoiqu’ils doivent assumer leur part de responsabilité. Ce sont les adultes après tout, par profit ou par laisser-faire, qui sont responsables de l’hypersexualisation des médias et de la banalisation graphique de la violence au cinéma, à la télévision, dans les jeux vidéo ou la BD. Pour une large part, les jeunes sont le reflet de ce qu’on leur montre. La responsabilisation succède à la conscientisation, laquelle dépend de l’éducation.

Je crois qu’on sous-estime la désensibilisation du battage graphique auquel les jeunes sont soumis. Une étude (PDF) publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology a récemment établi un lien entre la violence dans les jeux vidéo et la désensibilisation à la violence réelle (Eide Neurolearning Blog : Damaging Effects of Video Game Violence). Autres ressources sur le sujet, tirées de mes archives :


Par ricochet :

La violence à l’école

De l’agressivité des enfants québécois

Effets néfastes des médias sur les jeunes

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6 réponses

  • Luc Papineau dit :

    Parfois, monsieur Guité, on dirait que vous aimez vous flageler! J’aimerais que vous lâchiez un peu l’école et ses responsabilités devenues aujourd’hui de véritables fourre-tout pour vous attarder à un acteur souvent absent de vos réflexions: le parent!

    Je suis le père d’une fille de 13 ans. Par l’exemple, par ma présence et par mon écoute, je tente de l’amener à adopter des valeurs saines et de bonnes habitudes de vie.

    Les enfants qui arrivent dans nos classes ont aussi une maison et des éducateurs, ont passé de 0 à 6 ans ailleurs que dans un milieu scolaire. Il serait grand temps de responsabiliser ceux qui les mettent au monde au lieu de vouloir toujours se culpabiliser et se remettre en question.

    Par ailleurs, je veux bien comprendre que les jeunes vivent dans un monde pas toujours idéal, mais un ado qui ne sait pas qu’une arme n’a pas sa place à l’école ou même dans la vie a de sérieux problèmes!

  • Effectivement, la majorité des parents, comme vous et moi, transmettent de saines valeurs à leurs enfants. Malheureusement, tous les enfants n’ont pas cette chance. Je crois, au contraire, me préoccuper grandement des parents. Une recherche rapide indique que j’ai parlé des parents dans plus d’une centaine de billets, soit 1 billet sur 7. Je crois tellement en l’apport des parents que j’ai conçu une application qui permet de communiquer avec eux sur une base régulière.

    Je pourrais blâmer les parents. C’est une échappatoire que j’entends régulièrement à l’école. Non pas que les accusations soient toujours mal fondées. Mais en tant que professeur, comme tous les autres membres du secteur de l’éducation, ma mission est d’oeuvrer auprès des élèves. C’est ce pour quoi je suis payé. J’ai mes limites, bien sûr, mais je tâche de ne pas les situer en deçà des élèves qui ont la malchance d’avoir des parents négligents. S’ils ont déjà été abandonnés par leurs parents, il serait regrettable qu’ils le soient également par ceux qui s’y connaissent davantage en matière d’éducation.

    L’école doit composer avec la clientèle qu’elle reçoit, et faire du mieux qu’elle peut dans les circonstances. Les élèves ne sont pas toujours la clientèle qu’on aimerait. Mais il est de notre devoir de faire du mieux qu’on peut, avec les moyens qu’on a, au service des enfants qu’on reçoit. Et surtout sans préjugé, avec amour, comme s’ils s’agissaient de nos propres enfants.

  • Luc Papineau dit :

    Je suis entièrement d’accord avec vous, mais votre discours général consiste souvent à demander ce que les enseignants et l’école peuvent faire de plus. À force de se redéfinir sans cesse de la sorte, on oublie d’autres acteurs dans l’éducation des jeunes et on pose sur ses épaules un fardeau qui ne nous revient pas, à mon avis. Il faut davantage responsabiliser l’élève, responsabiliser les parents avant de toujours culpabiliser l’école.

  • Vous avez raison : l’école ne peut pas assumer la part de responsabilité qui incombe aux parents et aux élèves. La responsabilisation des parents est particulièrement difficile, compte tenu du peu de communication entre ceux-ci et l’école. Sans doute pouvons-nous intervenir plus directement auprès des jeunes, mais encore faut-il qu’ils soient réceptifs.

    Mon expérience m’a appris que l’école est généralement peu empathique aux problèmes personnels des jeunes. C’est surtout cela que je déplore. Vous faites bien de souligner, par contre, que les enseignants ont une tâche accablante, en conséquence de quoi, les nerfs à vif, il reste très peu de capacité pour composer avec des cas particulièrement difficiles.

  • françois dit :

    Les armes c est trop cool!

  • Attendez seulement d’en avoir une dans le corps; vous m’en direz tant!



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