Le risque de punition est aussi source de motivation


La théorie éducationnelle veut que le renforcement positif soit préférable au renforcement négatif. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Dans un système scolaire qui répond si peu aux besoins naturels des élèves, on a plus souvent recours à la punition qu’aux récompenses pour gérer la classe : appel aux parents, copie, devoir supplémentaire, privation, visite chez le directeur, retenue, etc. Autant d’épées de Damoclès qui menacent les élèves. Or, une nouvelle étude laisse croire que l’esquive d’une punition apporte sa propre récompense (EurekAlert! : Avoiding punishment is its own reward). L’étude (Is Avoiding an Aversive Outcome Rewarding? Neural Substrates of Avoidance Learning in the Human Brain ; aussi en PDF), publiée dans la revue PLoS Biology, indique que la satisfaction que l’on ressent à éviter une punition stimule la même région du cerveau qu’une récompense. Par conséquent, cette satisfaction peut renforcer un comportement négatif.

Avoiding negative outcomes and receiving rewards amount to the same thing for the brain: achieving a goal. Reward serves as an external signal that reinforces behavior associated with a positive outcome, Kim et al. explain, and punishment amounts to an intrinsic reward signal that reinforces actions linked to avoiding bad outcomes.

Dans le contexte de l’école, cette découverte est à mettre en lumière avec des sujets tels que le plagiat, la tricherie et les règlements. D’une part, cela signifie qu’il faut intervenir tôt de façon à éviter l’effet de renforcement d’un comportement non désirable.

D’autre part, les sanctions doivent être utilisées avec discernement. Trop d’enseignants et de directeurs optent pour la punition plutôt que l’éducation. Toutefois, il faut se garder de la mollesse. Une punition méritée, selon les circonstances, doit être appliquée avec fermeté. Il faut savoir distinguer une sanction éducative d’une sanction organisationnelle ou judiciaire.


Par ricochet :

Motivation, plaisir et gratification

Le point sur la motivation intrinsèque

La punition : cause de comportement asocial

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Une réponse

  • marie caillou dit :

    oui, bien sûr. L’enfant est un petit animal si prévisible, d’ailleurs tout les cerveaux d’enfants fonctionnent de la même façon. La motivation générée par l’envie d’éviter une sanction s’appelle la peur ( cette peur qu’on ressent quand on entend « tu vas t’en prendre une ! », cette urgence à faire quelque chose avant que ça tombe), et l’émotion que les scientifique de votre étude trouve similaire à une récompense c’est juste le « pfiooouu, c’est bon, j’ai évité ça »…
    Article fort intéressant, soit dit en passant. Merci pour l’info.



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