Ces enfants qu'on presse comme des citrons


Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Ce proverbe m’est venu à l’esprit en lisant un article sur le phénomène de la pression éducative, soit celle que les parents exercent sur leurs jeunes enfants à des fins de performance (Le Soleil : Entre accomplissement et écoeurement). Je suis favorable à l’éducation préscolaire, mais pas à l’écoeurement. Au-delà de certaines limites, c’est du harcèlement. Anéantir le goût d’apprendre, pourtant inné, relève de la violence psychologique.

J’ai vu des enfants à la garderie tellement fatigués d’être stimulés constamment qu’ils se cachent en dessous des tables pour se reposer. [...]

Qui dit gavage intellectuel dit écœurement. Lors de ses visites dans des centres de la petite enfance, Mme Bourcier détecte fréquemment des enfants stressés qui réagissent violemment à la pression : crises d’asthme, d’eczéma, pleurs, tics nerveux, irritabilité.

Les répercussions d’un stress d’apprentissage précoce peuvent être désastreuses à l’école. Au Programme d’éducation internationale, où nous avons une clientèle triée sur le volet et où la culture favorise l’élitisme, les signes de pression éducative sont partout : programmes d’enrichissements dans la plupart des disciplines scolaires ; moyenne générale de 75 % pour continuer au programme ; parents insistants et obsédés par les résultats scolaires ; élèves stressés par les examens ; élèves en pleurs quand ils reçoivent leurs notes ; manque de sommeil ; élèves doués qui ont perdu le sourire.

Par chance, je suis né à une époque où l’enfance était un jardin, et où les découvertes se faisaient au gré de la nature. Mes parents étaient conscients d’enrichir ce merveilleux environnement de jouets, de livres, d’art, de sorties, de sport, et j’en passe. Mais ils ont eu la sagesse de me les offrir plutôt que de me les imposer, de sorte que j’en ai accepté plusieurs (toujours les jouets), en ai refusé quelques-uns, et en ai proposé d’autres. Il s’est établi un dialogue qui continue à ce jour.


Par ricochet :

Le stress des examens

Le stress occulte la mémoire

Il n’y a pas que les notes qui comptent

Réduire le stress des examens

Le technostress et les élèves

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5 réponses

  • Laurie V. dit :

    je suis d’accord avec toi.
    nos parents pensent tellement qu’à notre avenir qu’ils oublient le bonheur qu’on retrouve dans l’instant présent.
    Plus on étouffe quelqu’un, plus cette personne souhaite tout abandonner ou de tout fuire.
    On ne devrait jamais imposer quelque chose à quelqu’un, encore moins à un enfant. Si quelqu’un désire faire un métier, une activité, le role des parents de d’encourager et non de démolir la personne avec des raisonnements… heum…adulte ^^
    Et si l’enfant se rend compte qu’il avait tord de croire à ça, c’est une très bonne chose parce qu’on apprend en se trompant.
    Bon en tout cas, c’était mon point de vue.

  • Bonjour Laurie. C’est toujours important d’avoir le point de vue des jeunes. Je désespérais de voir un de mes élèves se jeter dans la mêlée. Bravo !

    Quant à ton opinion, elle témoigne de beaucoup de maturité. Mais attention aux superlatifs : si on suivait à la lettre le principe du « on ne devrait jamais imposer quelque chose à quelqu’un, encore moins à un enfant », on se retrouverait avec une légion d’enfants rois.

    J’aime particulièrement la deuxième phrase : « Nos parents pensent tellement qu’à notre avenir qu’ils oublient le bonheur qu’on retrouve dans l’instant présent. » J’ai l’impression que plusieurs parents s’inquiètent du bonheur de leurs enfants. Pour ces parents, la sérénité et l’allégresse sont autant de moments de travail perdus.

  • laurie V. dit :

    pour le « on ne devrait jamais imposer quelque chose à quelqu’un, encore moins à un enfant »
    je voulais dire qu’on ne devrait pas imposer à une personne quelque chose qui la déplait ou qui ne compte absolument pas pour la personne en question.
    on devrait plutot écouter ce qu’on à a dire. on dit souvent qu’on n’est encore que des enfants qui n’ont pas encore connu la vie, mais c’est justment pourquoi il faut nous laisser voler de nos propres ailes.
    J’ai tant de choses à dire sur le sujet:P

  • « J’ai tant de choses à dire sur le sujet. »

    Il te faut un blogue, Laurie ;-) (Pourquoi n’utilises-tu pas ton blogue scolaire ?)



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