En France, on se bat ; au Québec, trop tôt pour dire


J’admire les individus et les organismes qui défendent un principe ou une cause. Je me suis réjoui en apprenant qu’un tribunal français avait « annulé [...] la sanction disciplinaire d’exclusion définitive prononcée contre un élève qui avait insulté sur son blog des professeurs de son collège de Chamalières. » (France 3 : Professeurs insultés sur un blog : exclusion de l’élève annulée par le TA). Avec raison, le tribunal avait jugé la sanction « disproportionnée ». Il est difficile de ne pas établir un parallèle avec un incident semblable au Québec, alors qu’un blogueur de la blogosphère éducationnelle a été démis de ses fonctions (paraît-il) pour son écriture en ligne.

L’affaire est encore nébuleuse, car ceux qui savent n’osent pas dévoiler les faits. Pierre, Mario et André ont eu le courage de partager leurs réflexions sur le sujet. Dans l’ignorance des faits, je me contenterai d’exprimer mon indignation générale en reproduisant le commentaire laissé sur le billet de Mario, et que je maintiens dans l’ensemble :

    Je ne peux pas me résoudre à accepter que l’on taise ainsi le nom de cette personne à qui on porte atteinte à sa liberté d’expression, sans compter son bien-être. Ce silence est complice de ceux-là mêmes à qui on reproche les faits. En se bâillonnant, on invite les autorités à abuser de leur pouvoir. Or, certains principes valent davantage que l’inconfort d’un individu.

    Malgré tout le respect que je porte à Pierre, je ne peux pas être de son avis. En maintenant ce préjudice dans l’ombre, on expose toute la communauté au même sort ; pour protéger (soi-disant) une personne, on sacrifie la liberté collective. Et du coup, il est impossible de monter une contre-attaque.

    J’ignore le nom de la personne qui est en cause. Peut-être y a-t-il des circonstances qui justifient la prudence. À défaut de les connaître, force m’est d’avouer que nous faisons preuve de lâcheté. Le mot est gros, mais c’est le seul qui me vient à l’esprit.

Je me souviens de cet argument de Clément, idée que je trouvais séduisante, à l’effet que la blogosphère s’autorégulait. Je n’en suis plus si sûr.

Je ne sens plus une communauté prête à me défendre au besoin. J’ai l’amer sentiment que le Un pour tous, tous pour un s’est flétri en Tous pour soi.


Par ricochet :

Un carnetier muselé


Dois-je l’écrire? (PL en toute liberté!)

À maux couverts ! (Mario tout de go)

Article 19 (Jobineries)

Bloguer c’est s’exposer. (École et société)

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