Des blogues et billets d'élèves à découvrir


Pendant que je suis à Montréal pour participer au colloque sur la lecture, j’ai eu un peu de temps pour faire un survol de la cuvée des blogues de nos élèves, qui commencent seulement à fermenter. Déjà, j’y fais des découvertes intéressantes sur l’utilité des blogues scolaires. Quoique je ne présenterai ici que trois artéfacts, je remarque que les blogues me permettent de mieux connaître les élèves. Il m’est venu cette observation que les blogues exposent les passions des élèves (à la condition bien sûr de les laisser s’exprimer librement). Avec 198 élèves, je ne réussis pas à les connaître. D’autant plus que l’école érige des barrières dans les relations maîtres-élèves. Toutefois, c’est une révélation que de voir les jeunes s’extérioriser dans leurs blogues. Pour un psychologue, il y a là matière à thèse.

Le cas le plus intéressant, sous l’angle d’une communauté éducative, provient d’Anaïs qui a eu la magnifique idée (et générosité) de résumer les notions d’histoire les plus importantes, puis d’offrir cette fiche de révision à ses pairs. Si tous les élèves se partageaient les disciplines scolaires pour préparer des fiches synthèses, puis les distribuaient aux autres, chacun recevrait de 3 à 5 fiches synthèses par discipline, selon le nombre de disciplines. Ajoutez à cela la supervision des professeurs et l’attribution des disciplines en fonction des forces des élèves, on obtient une jolie préparation aux examens.

Vincent, quant à lui, offre un bel exemple de l’utilisation des blogues pour afficher ses réalisations. Nonobstant la beauté de ses créations, son blogue fait office de galerie en ligne. Pour ceux qui n’ont pas son talent en arts graphiques, il y a bien sûr les appareils photos numériques.

On a beaucoup traité de l’utilisation des blogues en tant que support à l’écriture. Ceux que le sujet intéresse voudront certainement jeter un coup d’oeil au blogue de Pierre-Luc. L’aisance de sa plume et la qualité de sa réflexion méritent qu’on s’y attarde.

Enfin, je saisis l’occasion pour féliciter Marie-France Laberge et son équipe, de même qu’André Roux, pour le travail remarquable qu’ils ont accompli pour accoucher de ce colloque. Leur accueil et leur serviabilité infatigable ont fait en sorte que cette expérience fut un plaisir. Ces grands événements, qui semblent si impersonnels à distance, ne seraient qu’artifice sans les gens dévoués qui les animent.


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4 réponses

  • On ne peut m’accuser de mal interpréter le phénomène des blogues. Mais appliqué au monde scolaire il y a encore des zones obscures pour moi. Je vais me limiter à deux questions pour l’instant.

    1. à propos de : « les blogues me permettent de mieux connaître les élèves ».

    Effectivement, le carnet web est un canal supplémentaire pour être en « contact » avec un élève. Particulièrement de façon asynchrone. J’imagine « qu’émergent » à la connaissance du professeur seulement ceux qui « maîtrisent » le nouveau canal. En autant qu’il y ait des intérêts communs.

    Par opposition, et en caricaturant, un élève turbulent attire l’attention de l’élève nonobstand leur intérêts communs .

    Ma question maintenant: si lire un blog relève d’une attention asynchrone à ses apprenants basée sur son expression libre médiatisé, ne prête-t-on pas flan à cette critique qui privilégie un temps relationnel (et non par média interposé) pour « mieux connaître ses élèves » et qui prescrit un cadre « normalisé » pour évaluer les jeunes ?(en clair : le blogue serait une activité personnelle tout comme la danse ou la collection d’insectes et qu’il faudrait passer chez ses jeunes pour mieux les connaître car malheureusement leur hobbie ne se transmets par Internet.)

    Si le blog est scolaire, il est donc une activité « obligatoire », s’il est libre il est « extra-scolaire ». Dans un cadre scolaire, « mieux connaître mes élèves » est-il un finalité du blogue?

    2. « le blogue [d'une élève] résume les notions d’histoire. »

    N’y a-t-il pas une contradiction de voir un élève compétionner sur le terrain du « savoir » scolaire avec le professeur. Qui garantit la validité de l’information? Une faute aurait pu se glisser dans les fiches d’élèves blogueurs et en l’absence de validation ou de sceau de conformité il peut y avoir des glissements.

    Ce questionnement est théorique. Mais en ayant des blogues « scolaires », sur quel terrain sommes-nous? Une voie personnelle (et qui a le droit de se tromper) ou celle de l’institution (qui doit se plier à des critères de qualité).

    J’imagine que je ne fait que répéter des questions qui circulent déjà. Je dois préciser que je suis pour les blogues à l’école, de la même façon que l’on pratique le sport. Plus tard certain vont aller aux jeux olympiques, d’autres seront des leaders d’opinions sur le réseau. C’est à l’école que les élèves auront pu goûter à leur futur métier (ou hobby)…

  • Ton analyse du premier point est fort juste, Martin. Il y a effectivement des limites à la connaissance des élèves par le biais des blogues. Je constate cependant que plusieurs blogues d’élèves m’ont permis de beaucoup mieux connaître les élèves en question (mais pas tous les élèves). D’un point de vue pédagogique, sur le plan de l’individuation des apprentissages, il s’agit de précieuses informations. Mais encore faut-il que les élèves bloguent, et librement, c’est-à-dire de choses tant scolaires qu’extrascolaires, ce que nous encourageons dans mon école. Tu l’as d’ailleurs bien souligné. Malheureusement, trop de blogues scolaires limitent le cadre d’écriture aux activités de classe.

    Quant au deuxième point que tu soulèves, très légitime, il repose sur l’ancien paradigme d’apprentissage du professeur qui contrôle et dispense le savoir (c’est le paradigme que toi et moi avons connu quand nous fréquentions l’école). La nouvelle dynamique de communauté éducative et de collaboration est beaucoup plus puissante. Mais d’abord, il faut apprendre aux élèves à questionner l’information, à faire preuve de méthode, et à critiquer le travail des pairs. Les quelques erreurs factuelles qui peuvent échapper à ce filtre collectif sont bien peu de choses à côté des savoir-faire critiques et socioconstructivistes développés par les élèves. Par ailleurs, le professeur branché aura soin de superviser ces échanges à travers la lunette de son agrégateur, ce qui devrait assurer la qualité des informations qu’on s’échange.

  • Merci. C’est plus clair pour moi. Je vois que je réfléchis comme on me l’a enseigné au siècle dernier…

  • Merci pour cette présentation très inttéressante. Pour répondre à la question de Martin sur la validité du contenu des fiches d’Anaïs (avec 3 ans de retard, mais quand même!). J’ai fait un essai d’organisation comme tu le présentes en utilisant un wiki (http://flubuntu.wikispaces.com) ou chacun est responsable d’un ‘guide d’installation’ qui est ensuite validé et corrigé par tout le monde. C’est fascinant de voir l’implication des étudiants et leur enthousiasme pour un tel projet. Le résultat obtenu m’a bien plu …
    Ce didacticiel est en cours de validation par une personne extérieure à l’éducation qui a trouvé l’idée intéressante.

    Bone continuation



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