Les métadonnées : la face cachée des TIC


En abordant la question des risques qu’ils encourent sur le Net, j’ai deviné, à certains airs moqueurs, que les élèves croyaient que j’allais discourir sur la perversité sexuelle ou le phishing. Leurs sourires en coin disaient « Bon… encore un prof qui va nous casser les oreilles avec les pédophiles, les pornographes et les prédateurs ! Comme si on ne savait pas déjà tout ça. » (remarquez que, normalement, cela serait en texto). J’ai savouré un peu leur suffisance avant d’expliquer les risques inhérents aux métadonnées, ces données sur les données, opérant dans l’ombre, comme les farfadets des contes fantastiques. Ensuite, je leur ai parlé des centaines de moteurs de recherche qui utilisent des robots pour cueillir et indexer l’information dans internet, et de Google qui entend conserver l’information dans ses archives jusqu’à 30 ans, demeurant accessible par l’entremise des caches, même après que son auteur l’ait supprimée.

Pour en rajouter, j’ai laissé entrevoir les progrès futurs des technologies de la recherche. Il y a fort à parier que c’est avec une certaine aisance, éventuellement, qu’on réussira à retracer tout propos malveillant, et que cela reviendra en hanter plusieurs. Du coup, j’ai eu toute leur attention. Les fins finauds, qui se croient à l’abri sur leur SkyBlog, ont vu leur sourire en coin tourner au jaune. (On parlait justement d’eux récemment dans un article du Christian Science Monitor : Schools grapple with policing students’ online journals.)

Un article du journal USA Today (Bigger efforts made against embarrassing ‘metadata’) n’a fait que renforcer ma conviction dans l’éducation aux nouvelles technologies. Dans l’état actuel des choses, c’est une erreur que de miser uniquement sur l’intégration des nouvelles technologies dans les autres disciplines du programme de formation. D’une part parce que la très grande majorité des enseignants n’ont pas les compétences pour le faire, et ensuite parce que l’évolution en matière de technologie progresse à une vitesse d’enfer.


Par ricochet :

Identité et vie privée

L’innocence des jeunes sur le Web

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

Laisser un commentaire

*