L'impact éducatif d'une ville sans fil

Malgré le battage médiatique autour de la décision de Google d’offrir une connexion internet sans fil à toute la ville de San Francisco, le géant de la recherche n’est pas seul à vouloir assurer ce service (Wired News : SF Wi-Fi All Free, All the Time?). Décidément, l’idée de réseaux sans fil gratuits gagne du terrain. On commence à réaliser tout le potentiel économique, éducatif et social de dynamiser la communication entre les acteurs. La concurrence de l’Asie relativement aux coûts de production n’est pas étrangère à ce phénomène, nous obligeant à innover à d’autres niveaux. Le domaine de l’éducation aurait tort de ne pas emboîter le pas.

La solution que préconisent certains d’augmenter les standards et la cadence des apprentissages est un cul-de-sac. Non seulement cela va-t-il à l’encontre des principes d’apprentissage, mais à force d’user ainsi les élèves, on brime la créativité. De toute façon, notre culture ne prédispose pas les élèves à un tel bourrage de crâne. Les taux alarmants de décrochage, avant la modernisation des pratiques pédagogiques, l’ont amplement démontré.

Il vaut mieux chercher ailleurs pour des solutions. Or, l’idée d’un réseau sans fil gratuit pour mailler une région s’accorde merveilleusement avec la théorie du connectivisme dont on parle tant dans les milieux branchés de l’éducation. Pour pallier les objections de ceux qui doutent de la validité de cette théorie, il est relativement facile d’identifier d’autres composantes importantes de l’éducation qui bénéficieraient d’un tel maillage. L’illustration ci-dessous présente quelques aspects éducationnels qui seraient avantageusement affectés.

    EducationWireless.jpg

La chose la plus remarquable de cette initiative d’un réseau sans fil pour tous est le fait qu’elle profite à tous et qu’elle réunit tous les intervenants des secteurs publics et privés dans une action commune. Plusieurs villes l’ont déjà compris, notamment Philadelphie, Austin, Hartford, Spokane, Westminster, Taipei et Calgary. Plus près de chez nous, Montréal dispose de son propre projet, alors qu’à Québec, Marc Bellemare en a fait une promesse électorale.

Un correspondant, Alain Vézina, me faisait remarquer, avec beaucoup de justesse, que les élections municipales étaient une occasion rêvée pour donner de l’élan à la cause des réseaux sans-fil gratuits. Joignant l’action à la parole, il a saisi l’occasion d’une élection à Brossard pour écrire à des candidats. Du coup, il en profite pour faire la promotion du projet de l’école communautaire. Avec sa permission, je reproduis ci-après le texte qu’il a eu l’amabilité de me faire parvenir et qui contient plusieurs liens intéressants :



Bonjour,

Je viens de discuter de visu, boulevard Milan, pendant quelques minutes avec M. Guyot et Mme Darby, respectivement candidat à la mairie et au quartier no 2. À ce jour, je ne penche vers aucun des partis en présence pour l’élection municipale à Brossard.

Je leur ai fait part de 2 projets qui me tiennent à coeur et que je trouve extrêmement porteur d’avenir.

Projet 1

Offrir, sur l’étendue du territoire de la municipalité, et gratuitement à tous les citoyens, Internet sans fil à haute vitesse.

Pourquoi ?

Postulat 1

Internet est de navigation confortable et utile qu’à haute vitesse. En fait, tel qu’il se présente, le Web (la grande toile) présente de telles frustrations d’utilisation en deçà d’une connexion à 300k/s (lenteur d’affichage, de téléchargement et/ou d’interférence avec la ligne téléphonique qu’il demeure sous-utilisé.

Postulat 2

Les technologies actuelles permettent de diffuser le WEB sur un vaste territoire à un coût assez faible pour surprendre. C’est ce qu’on appelle la technologie WI-FI.

A titre d’exemple, pour environ 200 $ et un peu moins pour chaque maison du voisinage dans un rayon de 200 mètres (ce qui peut inclure 40 maisons), il est possible de partager une seule connexion câble Internet à 6,5 megs/s. Pour 20 maisons par exemple, chaque domicile, après le déboursé initial, économiserais de 300 à 600 dollars annuellement, selon la vitesse de connexion résultante pour chaque membre du groupe. On peut présumer sans crainte, qu’à l’échelle municipale, les coûts impliqués par résidence serait encore beaucoup moindres.

Cela déplaira aux pourvoyeurs de services actuels, mais la municipalité peut se donner les moyens d’une entente forfaitaire avec le meilleur d’entre eux ou se faire elle-même pourvoyeuse du service Internet.

A titre d’exemple:

http://www.ilesansfil.org/tiki-index.php

http://www.voir.ca/actualite/actualite.aspx?iIDArticle=35287

http://democratie.communautique.qc.ca/blog/index.php?2005/04/28/23-daniel-lemay—ile-sans-fil

http://www.dailywireless.org/modules.php?name=News&file=article&sid=1213

http://www.dailywireless.org/index.php

http://www.govtech.net/magazine/channel_story.php/96793

http://www.linuxpipeline.com/news/164302001

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/05/02/AR2005050200449.html

Parmi les actuelles campagnes municipales, un candidat de la ville de Québec envisage sérieusement cette idée.

D’autre part, personnellement, je considère que si le projet venait à se réaliser par étapes, il devrait d’abord desservir les zones municipales à revenus les moins élevés.

Postulat 3

Internet, surtout lorsqu’il est gratuit, est un médium d’expression extrêmement décentralisé, interactif tout en ayant le potentiel corollaire de diffusion d’actualités, de connaissances de tous ordres et de regroupements/rencontres de groupes d’affinités ou d’intérêts.

Les pédagogues reconnaissent de mieux en mieux sa valeur et sa puissance dans l’acquisition de plusieurs compétences et apprentissages.

Ce qui m’amène au second projet.


Projet 2

S’engager dans la cité éducative par l’école communautaire et c’est-à-dire une éducation pratique à la citoyenneté.

Oufff ! Dira-t-on…le municipal n’y peut rien.

Il y a du vrai…Il n’y peut pas beaucoup seul. Il faut que le pouvoir provincial et les commissions scolaires favorise ce mouvement.

Eh bien…un rapport récent du Ministère de l’Éducation tend à mettre l’idée de l’avant. Aussi, sachons que la Finlande, pays où les municipalités sont fortement impliquées dans l’éducation, est celui de
la plus forte productivité économique mondiale et celui où les élèves ont les meilleurs résultats à des tests scolaires tenus mondialement

http://www.oecd.org/document/18/0,2340,fr_2649_201185_34010578_1_1_1_1,00.html

La Ville de Brossard pourrait au moins faire savoir, aux principaux intervenants et parmi les autres municipalités, ceci de façon [répétitive] et continue que cette approche éducative l’impliquant l’intéresse, y avançant par étapes, jusqu’à ce qu’elle devienne réalité concrète et dynamique.

En corollaire, y a-t-il meilleur moyen pour intervenir sur la sécurité et le sentiment de sécurité, que la participation active et éducativement reconnue dans sa communauté ?

http://www.francoisguite.com/2004/11/ecoles-communautaires

Le site très sérieux, fouillé du pédagogue François Guité, dont voici le lien ci-bas, permet d’approfondir la réflexion sur chacun des 2 projets et donne sens à leur rapprochement.

http://www.francoisguite.com

J’espère que vous trouverez là des projets stimulants. Je demeure disponible à d’éventuelles discussions.


Alain Vézina


Mise à jour : 5 octobre 2005 | Le Globe and Mail (Canada lags U.S. in wireless) rapporte que le Canada tire de l’arrière dans la pénétration du sans fil. Une étude de l’OCDE situerait le Canada au 24e rang, sur 30 pays analysés, pour les communications sans fil. Le coût élevé des services sans fil au pays n’est certainement pas étranger à cette situation.

Mise à jour : 5 octobre 2005 | Pour un aperçu intéressant des façons dont la connectivité transforment les milieux de travail afin de rivaliser avec la productivité économique des pays de l’Asie, je vous invite à lire cet excellent article du New York Times : Working Together, Wherever They Are.

Companies are drawing on collaborative models that first blossomed in nonbusiness settings, from online games to open-source software projects to the so-called wiki encyclopedias and blogs to speed up innovation. This networked collaboration is creating new opportunities and disrupting industries. New styles of work and, in business schools, new theories of innovation are rising.


Par ricochet :

Au-delà du socioconstructivisme : le connectivisme

Le site du connectivisme

La recherche connective

5 composantes de la connectivité

Un réseau sans fil national

Dossier TIME sur les environnements sans fil

M-learning

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