Éducation et compétitivité économique


Selon le Forum économique mondial, la Finlande se situe au premier rang des pays ayant l’économie la plus compétitive (Financial Times : Finland tops WEF competitiveness league). Le Canada, au 14e rand, gagne une place au classement. Or, la Finlande se classe également au premier rang pour l’efficacité de son système scolaire, selon l’enquête du programme PISA. Est-ce une coïncidence ?

Il y a certainement une corrélation entre l’éducation et la performance économique. Les auteurs de l’étude identifient d’ailleurs la qualité des institutions scolaires comme l’un des facteurs de la réussite économique de la Finlande. Notons, par ailleurs, que les Finlandais ont su atteindre ce niveau de performance malgré que les élèves passent moins de temps en classe que ceux des autres pays industrialisés et que les autorités ne semblent pas obsédées par la réussite aux examens de passage. Preuve de quoi il n’y a pas que le développement cognitif qui compte.

Par conséquent, si corrélation il y a, il serait rentable pour les gouvernements d’investir dans l’éducation. Il faut cesser de voir l’éducation comme un secteur qui draine les revenus plutôt que d’en produire. Plusieurs avanceront que les retombées sont difficiles à évaluer. Certes, mais espérons que nous ne sommes pas dirigés par les chiffres.


Par ricochet :

L’efficacité du système d’éducation finlandais

Rapport PISA sur les systèmes d’éducation

Des écoles publiques à deux vitesses

Les enseignants font la charité aux écoles

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4 réponses

  • Je n’aime pas trop ce corollaire, je crois que la prospérité économique n’inhibe pas l’iniquité sociale. Il n’y a qu’à pensé aux États-unis et à leur réseaux public.

  • Il est effectivement très inconfortable de vivre à côté d’un éléphant. Néanmoins, on peut pas nier le rapport entre le rendement économique et la qualité de la vie. Il s’agit, évidemment, de faire un usage intelligent de la richesse collective. Et comme Éric le souligne, ce n’est jamais chose sûre, car c’est une arme à deux tranchants. Les États-Unis sont une aberration, quoiqu’on pourrait en nommer plusieurs autres.

    À mon avis, c’est moins l’économie que la culture nationale qui détermine l’orientation de la performance économique. Le Canada, tout comme les pays scandinaves, appartient à ce groupe de pays qui valorise le socialisme et qui tend à redistribuer la richesse, quoiqu’on peut faire davantage sur ce plan. L’éducation, forcément, constitue un rouage très important de cet équilibre social.

  • Réaction rapide et à chaud, sans trop réfléchir…

    Le développement économique ne garanti en rien l’équité, ni la qualité de vie du plus grand nombre. C’est le cadre dans lequel se déploie ce développement qui est déterminant à cet égard. Et ce cadre est essentiellement politique.

    Ce que tu appelles « la culture nationale » est en fait de l’ordre du politique. Un gouvernement assure la justice par des législations qui régulent et, dans l’idéal, civilisent les rapports entre les citoyens. Il assure l’équité par des mesures de distribution de la richesse telles: impôts, salaire minimum, revenu minimum garanties, universalité d’accès à certains services (c’est ici qu’entre l’éducation et la santé notmamment), etc.

  • Je ne suis pas disposé à faire de la culture ou de l’identité nationale le seul fait de la politique. Car l’environnement culturel façonne également les politiciens avant qu’ils arrivent au pouvoir. Je ne suis pas assez naïf, par contre, pour croire que les politiciens agissent en fonction d’une identité nationale. Mais l’électorat a toujours le loisir d’écarter du pouvoir politique ceux qui dévient trop des valeurs collectives. Je suis de l’avis d’André, toutefois, que le pouvoir politique affecte grandement l’identité nationale. Il me semble plus juste d’affirmer que notre culture générale est le produit, entre autres, d’une osmose entre la conscience collective et l’action politique.



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