Des jeux vidéo pour accroître l'attention


Les enseignants de mon entourage me confirment que de plus en plus d’élèves semblent souffrir de déficit d’attention. Et le phénomène est trop généralisé, à en juger par toute l’attention qu’on y porte dans le milieu de l’éducation, pour croire qu’il s’agit d’un problème exclusivement pédagogique. Considérant son ubiquité, il se fait d’ailleurs passablement de recherche sur le sujet. Selon Michael Posner, de l’Institut neuroscientifique de l’Université d’Oregon, l’habileté d’écarter les distractions pour se concentrer sur l’information importante se développe entre 3 et 7 ans. C’est dire que le développement est enclenché bien avant que les enfants arrivent à l’école. Est-ce que l’interaction sociale continue et l’excitation des garderies causeraient un déficit d’attention ? C’est une simple hypothèse qui me vient à l’esprit.

Quoi qu’il en soit, une étude indique qu’il est possible d’accroître la capacité de concentration des enfants à l’aide de jeux vidéo (eSchool News : Computer games help train kids to pay attention). Une vidéo d’une trentaine de minutes à propos de cette technique est offerte sur un site affilié à l’OCDE.

Je suis d’avis que le jeu est largement sous-exploité dans les écoles. Trop d’éducateurs et de parents s’obstinent à considérer l’apprentissage comme une activité obligatoirement sérieuse. No pain, no gain, comme si le cerveau était un muscle et que la notion de jeu éducatif était un oxymoron. Heureusement, de plus en plus de chercheurs s’intéressent à cette dimension de l’apprentissage, et il est fort à parier que le jeu regagnera ses lettres de noblesse, à la grande joie des élèves.


Par ricochet :

Multitasking, mémoire et déficit d’attention

Les TIC causent-ils un déficit d’attention ?

Recours au silence en enseignement

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4 réponses

  • À propos du déficit d’attention, il y a un article qui en parle sur BBC news à propos, par contre, du web surfing :

    « The addictive nature of web browsing can leave you with an attention span of nine seconds – the same as a goldfish. »

    http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/1834682.stm

    Peut-être que nous avons trop de choses intéressantes à suivre en même temps. A la quantité de message à absorber en 24 heures, notre cerveau s’est peut-être arrangé pour tous les capter mais en perdant de la qualité pour chacun.

    Il faudrait apprendre à décoder quand le message méritent plus que 9 secondes d’attention.

    Il y a des idées qui prennent plus de temps pour expliquer, on devrait former notre cerveau à les reconnaître tout de suite pour augmenter notre atttention dans ce cas…

    Une idée comme ça…

  • Merci de la référence, Martin. Cet article est très intéressant, en effet. Le manque d’attention et la superficialité de la pensée sont de fichus problèmes. L’écriture est sans doute un élément de solution, car cela nous oblige à ralentir le rythme. Encore un avantage des blogues, sans doute.

  • Louis-Vincent dit :

    Le problème ne vient pas juste des élève il vient aussi du professeur. S’il fait un monologue de 1h15 c’est bien diffcile de l’ecouter durant tout ce temps surtout quand il n’y aucune interaction avec la classe. Les élèves sont ciblés parce que tout le monde en parle mais que dites-vous d’un prof qui a peine a ecoute une simple question??

    On cible surtout les élèves puisque l’autorité c’est à dire le professeur a beaucoup plus d’impact qu’un simple petit etudiant et ce que ce soit partout dans la societe

    Desole pour les fautes

  • Un enseignant qui discourt pendant 75 minutes, au secondaire, c’est totalement inadmissible. Tu as raison de t’en plaindre, Louis-Vincent. Mais il y a plusieurs façons de réagir. Déranger la classe par le bavardage n’est guère plus acceptable, à moins que l’on ait épuisé les autres avenues (dialogue, plaintes aux autorités, etc.) et qu’on le fasse sporadiquement par mesure de protestation. Néanmoins, il faut aussi savoir écouter. Cela est aussi requis dans certains cours universitaires (malheureusement), et même au CEGEP (tout aussi malheureusement), dans les classes où le nombre d’élèves est trop grand pour permettre l’interaction. C’est le cas également des conférences. Il y a de ces situations qui sont loin d’être idéales où il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur. Il ne faut pas refuser d’apprendre, par une écoute active, parce que la situation ne nous plaît pas.

    Je reste toutefois d’accord avec le sens général de ton intervention, à l’effet qu’il est injuste de toujours cibler les élèves, tout en excusant les profs. Par contre, la faute des uns n’excuse pas celle des autres.

    Puisque je te connais, et que tu sais que je t’ai en haute estime, je me permettrai de te gronder un peu cette fois sur la qualité de ton français. Il ne suffit pas de s’excuser de ses fautes quand on a les ressources et les habiletés pour y remédier ; cela dénote une paresse que je ne te connais pas. Comme tu fais partie de ces gens qui ne craignent pas de s’exprimer, et c’est tout à ton honneur, il vaudrait mieux que tu apprennes à bien le faire. Crois-moi, ça te sera d’une grande utilité, maintenant et plus tard.



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