Une solution pour les écoles : les élèves


Je crois qu’une partie du problème de l’indiscipline dans les écoles tient au fait qu’on ne responsabilise pas assez les élèves. En cette époque de l’enfant-roi, il s’avère que plusieurs élèves ne font pas l’apprentissage de la responsabilité à la maison. Comme, selon eux, l’école a peu à leur offrir qui soit authentique, il leur est facile de s’abandonner au désoeuvrement. La réaction spontanée est de renforcer les mesures de contrôle, mais je suis d’avis que la responsabilisation des élèves a un effet plus bénéfique sur le comportement que la réglementation. La valorisation des individus a forcément un effet sur la dynamique collective, ce qui a pour effet de marginaliser les esprits les plus séditieux. …

Les activités parascolaires ne manquent généralement pas dans les écoles. L’occasion est belle d’impliquer davantage les élèves dans leur réalisation. De nombreuses occasions se présentent aussi en classe, si seulement les enseignants voulaient faire confiance aux jeunes. Le mentoring n’est qu’un exemple qui a fait ses preuves à plus d’une occasion.

Mais la meilleure façon de faire prendre conscience aux jeunes de leur importance reste à mon avis l’implication communautaire. Le sentiment d’accomplissement, ça finit par créer une saine dépendance pour l’individu, et une dynamique sociale positive pour la communauté. Voilà pourquoi il ne faut pas reléguer aux oubliettes le projet d’école communautaire.

La participation des jeunes amène généralement des points de vue qui échappent aux adultes et qui font en sorte que les solutions collent davantage à la réalité. Par conséquent, elles sont aussi plus efficaces. Évidemment, cela amène son lot de problèmes, surtout au début, durant la période d’adaptation. À la longe, cependant, je suis persuadé que les bénéfices sont considérables.

Mise à jour, 16 août 2005 | J’ai oublié de faire un lien vers cette excellente étude sur l’engagement des élèves à l’école :

Participants experienced increased engagement when the perceived challenge of the task and their own skills were high and in balance, the instruction was relevant, and the learning environment was under their control. Participants were also more engaged in individual and group work vs. listening to lectures, watching videos, or taking exams.


Par ricochet :

Écoles communautaires

Des écoles communautaires pour le Québec ?

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10 réponses

  • Louis-Vincent(etudiant del'ecole secondaire de Rochebelle dit :

    Je crois que l’indiscipline des jeunes est cause par des professeurs qui pendant 1h15 cinq fois par 9 jours nous font un monologue devant la classe et en nous faisant faire des petits excercices de quoi nous ne retenons rien. Ou encore qui ne demande pas la participation des éléves et qui ne comprennent pas que 1h15 à ecouter peut-etre long surtout quand c’est peut-etre la deuxième ou la troisième periode que nous écoutons. Pour les activites parascolaire je ne crois pas que Rochebelle pourrait etre dans les ecole qui se dise en faire beaucoup parce que cette année nous ne somme pas aller à beaucoup de place et encore c’etais pour ecouter et pendant les 2 semaine avant la sortie ou nous profère toutes sortes de menace que si nous ne faisons pas ça comme il faut il y en aura pu et blabla. Et pour ce qui est des sports a l’école je crois que l’école s’axe plus sur la competition que d’autre chose pourquoi pas juste jouer pour le fun au basket au volley ball ou au Badminton et faire une equipe d’amateur et non pas faire une seule équipe pour 300 élèves où presque que tout le monde est retranche apres 2 à 3 sélection.

    Le service communautaire c’est vrai que ça peut-etre un accomplisement mais encore une fois ce sont les OBLIGATIONS qui viennent de partout. Pourquoi pas ne juste pas en faire et ne pas compter les heures comme le demande les tuteurs (Pas cette anneé mais l’année passée oui). Et encore l’an prochain il nous faut un service communautaire long que nous ferons à tout les semaines mais certaines personnes ont déja des chose comme moi, 2 pratique de basket par semiane de 1h30, les devoirs, les amis (peut-etre direz vous que ce n’est pas nécesaire mais la vie sociale peut se compter comme un acocmplisement), le repos et des cours de natation et plusieurs personne en font beaucoup plus que moi comment réussir à rentrer dans cette horraire fou et ne pas arriver le lendemain à l’ecole fatigué et ne pas être capable de se concentrer???

    Ceci n’est pas un commentaire de reproche meme si ça le parait mais juste une constation que certains professeur ne voit peut-etre pas.

  • Quand j’entends pareille critique provenant d’un des meilleurs élèves du P.E.I., un garçon méthodique et appliqué qui fait des pieds et des mains pour répondre aux exigences de l’école, je rage contre l’uniformité d’un système qui semble se soucier davantage des apparences que des individus. Une autre victime indirecte des palmarès de performance et d’un climat de compétitivité où la quantité du travail fait office de qualité. Un tel cri du coeur, venant d’un élève, explique en partie les fautes d’écriture.

    Comment concilier cette position de Louis-Vincent avec les sondages qui révèlent que la majorité des élèves aimeraient que l’école les fasse travailler davantage ? Le dernier sondage qui a été porté à mon attention indique que c’est le cas pour les deux-tiers des élèves. Le fait est que Louis-Vincent fait partie d’un programme qui accable les élèves d’exigences.

    La solution, à mon avis, réside dans l’individualisation des programmes scolaires, et pas seulement dans l’individualisation des apprentissages. Plusieurs jeunes aujourd’hui participent à une tapée d’activités hors école qui, tout en contribuant à leur formation, entrent souvent en conflit avec les standards de l’école. Il faut trouver une façon d’impliquer les élèves et les parents dans la gestion des apprentissages des jeunes.

  • Faire travailler les élèves davantage, ça ne veut probablement pas dire leur faire faire plus d’exercices de répétition. Je pense que c’est beaucoup plus le genre de travail que l’on demande aux élèves qui est en cause que la quantité.

    Je me rappelle de mes très bons élèves, qui réussisaient à se « débarasser » de tels exercices très rapidement, sans que ça ait d’ailleurs une grande signification pour eux.

  • Louis-Vincent dit :

    C’est sûr que c’est facile de s’en débarrasser facilement mais je pense que l’intérêt et plus grand quand le travail est sous forme de projet en équipe. Demande à vos meilleurs élèves ce qu’ils ont retenu de ces exercices. Pour moi ma réponse serait rien sinon la platitude de ces exercices. Peut-être est ce plus exigenat un projet mais l’intêret est plus présent.

  • Ça me fait toujours sourire, les sondages qui indiquent que les éleves demandent plus de travail ou de discipline, etc. En fait, les élèves sont comme la très grande majorité des adultes : « Dites-moi quoi faire pour que je m’en débarasse le plus vite possible parce que, voyez vous, ce que vous me demandez, je m’en fiche éperduement! Alors, faites-moi travailler pour que ça passe plus vite. Et pis, arrangez-vous donc pour que le gars qui est assis à côté de moi ne me dérange pas trop. »
    C’est tellement plus facile de rejeter la responsabilité de la discipline ou du travail à faire SUR LA PERSONNE (le prof, le boss, c’est pareil) qui demande ce travail.
    Si j’étais un peu méchant (!), je suggérerais que l’école soit en mode complètement individualisé, comme à l’éducation des adultes. Le problème avec cette méthode, c’est la grande majorité des jeunes finirait leur secondaire en 2-3 ans au lieu d’en prendre cinq ! Imaginez la pagaille dans la société, qui, qu’on le veuille ou non, prend l’école d’abord pour une vaste garderie.
    La seule autre option valable, à mon avis, est de retirer des programmes les contenus disciplinaires pour ne garder que les transversales et ainsi offrir aux jeunes qui ont le goût d’apprendre quelque chose, de l’apprendre.. Pour ceux qui désirent aller au CEPEG, on leur donne un an de « drill » quand ils le demanderont !!!

    En lisant les propos de Louis-Vincent, je me demande bien ce qui a changé en 35 ans…

    (Suis-je rendu trop vieux? Comment croire encore dans le système d’éducation? Soupir…)

  • À Benoît : Tu as raison de souligner le fait que la nature du travail est plus importante que la quantité demandée.

    À Louis-Vincent : Content de savoir que les projets d’équipe t’intéressent. C’est dans l’optique de la réforme de l’éducation qui s’amène, quoique j’ignore si tu auras vraiment la chance d’y être entièrement plongé.

    À Gilles : Malgré les apparences, les choses changent lentement pour le mieux. Il y a de plus en plus de profs qui cherchent à éviter le travail bête ou répétitif. La volonté y est, même s’ils ne savent pas trop comment s’y prendre. Mais je désespère tout autant que toi devant la lenteur du changement. Ma réponse à ta dernière question est de croire en l’éducation, mais en faisant abstraction du système.

  • André Chartrand dit :

    En ce qui concerne la charge de travail, je crois qu’il est difficile de comparer la situation de Louis-Vincent avec celle des élèves du sondage. Louis-Vincent fait parti d’un programme dont la charge de travail varie entre lourde et extrêmement lourde selon la philosophie que se donne du PEI chaque école qui offre ce programme. Pour les élèves du sondage, c’est autre chose. Je crois que là réside l’écart entre le sondage et la situation que décrit Louis-Vincent dans son programme et son école.

    Cela dit, il est vrai que le milieu scolaire a une sérieuse réflexion à faire en ce qui concerne le travail personnel de l’élève : quantité, qualité, pertinence, finalité, etc. Si, comme dirait M. Jobin, j’étais méchant, je dirais que c’est pour préparer les élèves à un marché du travail où il leur sera demandé d’être hyper-productif dans un environnement d’intense compétitivité, etc. Car il ne faut se leurrer, il y a un parallèle saisissant entre la difficulté de Louis-Vincent à concilier sa vie scolaire et sportive et ce qu’il est convenu d’appeler le problème de la conciliation travail/famille chez beaucoup d’adultes.

    L’école n’est pas toujours ce vase clos que l’on croit. École et société, un tandem dont les relations sont multiples, complexes.

  • il y a un parallèle saisissant entre la difficulté [d'un élève] à concilier sa vie scolaire et sportive et ce qu’il est convenu d’appeler le problème de la conciliation travail/famille chez beaucoup d’adultes.

    Merveilleux constat, André. Je ne saurais être plus d’accord. N’ayons pas peur de paraître méchants si cela peut en tirer quelques-uns de leur torpeur : si l’armée fournit la chair à canon, pour certains l’école alimente les usines.

  • M. Chartand touche un bon point, cependant, j’ai de la difficulté à demander à un jeune d’en faire autant parce que de toute façon, c’est ce qui l’attendra dans sa vie d’adulte. Il ne faut pas en faire un work à hoolic non plus, ni le brûler à 16 ans. Il aura toute sa vie pour le faire. Surtout dans l’esprit que tous ces bons résultats et ces bonnes notes n’auront à peu près aucun impact lorsqu’il se trouvera un emploi. À ce moment-là, c’est sa personnalité et le papier qui compteront (avec un C autant qu’avec un A+, c’est le même papier). J’ajouterais que la conciliation travail-famille passe plutôt par des habitudes saines de travail et de loisir, en faisant un boulot qui nous rend heureux et des activités qui nous plaisent. Je n’ai pas l’impression que c’est ce qui transpire d’un programme surchargé ou on ne considère pas les loisirs et implications des jeunes qui n’entrent pas dans les « standards  » dictés par le programme.

    Évidemment, un programme individualisé réglerait beaucoup de problèmes. Il faut arrêter de croire qu’il faut faire pareil pour tout le monde, et que si un tel a besoin d’un travail de plus, tout le monde doit le faire au nom de la justice.

    L’initiative, la débrouillardise, le plaisir, le goût d’apprendre, le goût de s’investir et de partager, c’est ce qui devrait être favorisé, peu importe le moyen que le jeune prend pour le faire.

  • Les nombreux commentaires sur la question de l’équilibre entre le travail scolaire et les activités à l’extérieur de l’école ont aiguillonné ma réflexion. Comme on déborde du sujet original de ce billet, je poursuis la discussion sur ce sujet dans un nouveau billet.



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