L'école devrait être un Cirque


Oui, je dis bien un Cirque ! Non pas au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire un lieu de confusion (ce qu’elle est déjà diront les mauvaises langues), mais avec une majuscule, comme dans le Cirque du Soleil. L’école ressemble trop souvent à un de ces vieux cirques ambulants, aux décors élimés et aux acteurs usés par les répétitions, où les sourires sont fardés sur des visages tristes. Elle devrait plutôt s’avérer un lieu d’émerveillement et de surprises, là où le coeur, les sens et l’esprit voltigent dans une sarabande kaléidoscopique. …

Le Cirque incarne plusieurs qualités nécessaires à une éducation réussie : l’imaginaire, la créativité, le risque, le dépassement, la persévérance, le travail d’équipe, la précision, l’éclectisme, et je ne sais quoi encore. On y prise les passions, tant chez les acteurs que les gestionnaires. L’obsession du risque constitue justement le fer de lance qui assure le succès du Cirque du Soleil, selon Fast Company.

L’administration scolaire a beaucoup à apprendre d’une entreprise qui jongle aussi magnifiquement avec le risque créatif. Dans un article connexe, on identifie les stratégies employées par le Cirque du Soleil pour maintenir son efficacité. La plupart trouveraient un écho favorable dans les écoles :

• opposer les points de vue dans une perspective de conflit créatif ;

• viser l’extraordinaire ;

• chercher les candidats qui ne craignent pas l’inusité ;

• ne pas s’asseoir sur ses lauriers ;

• protéger les esprits créatifs des préoccupations administratives.

Dans ce contexte, l’école serait un maelström d’expérimentation créative. Pour y arriver, cependant, il faut un système décentralisé et du leadership local. Éventuellement, nous aurions des écoles qui attirent les élèves, plutôt que des boîtes vers lesquelles on les oblige à marcher au pas.

Mise à jour, 7 avril 2007 | Sylvain me fait découvrir un professeur qui prend à la lettre l’idée du cirque à l’école (Blip.tv : Monsieur Pierre). La passion, c’est contagieux pour les jeunes.


Par ricochet :

Des écoles communautaires pour le Québec ?

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

5 réponses

  • Le dossier des écoles communautaires m’intéresse au plus haut point. Je vis depuis l’automne 2003 de très belles expériences comme directrice d’une petite école de village. Il faut dire que la population du village de St-Camille a une longueur d’avance sur l’approche communautaire. Je suis positive face à l’approche de l’école communautaire bien que je crois que certains milieux s’y prêtent mieux que d’autres et que les acteurs porteurs de projets doivent être bien engagés.

  • Cette idée à l’effet que « les acteurs porteurs de projets doivent être bien engagés » est cardinale, à mon avis. C’est d’ailleurs ce qui freine mon optimiste quant aux initiatives globales qui sont imposées à partir des hautes instances. Nul doute que dans le cadre des écoles communautaires, certaines écoles réussiront à créer une symbiose avec la communauté, tandis que d’autres n’en auront que la forme. Les projets sont mus par les instigateurs qui les érigent et par la communauté qui les anime.

  • Yao Martin dit :

    Le cirque, finalement méconnu, n’est pas un art, mais un moyen de réunir les arts, avec le corps au milieu, la liberté, l’humanité et le risque. Voilà en effet bien des raisons d’en utiliser l’image pour décrire un merveilleux processus d’école. Mais n’oublions pas que l’image du cirque du soleil colore politiquement cette vision. En effet, puisque ce cirque a choisi le chemin des très grosses productions, riches en images, mais édulcorées en sens, voleuses de créations, écrasantes de dominations et nieuses des individualités (grimées), bref, le chemin des Nestlé, Mac donald et Walt disney… il va sans dire que le résultat de cette école sera uniformisant, réducteur et néolibéral. Quelle était votre véritable idée ?

  • Pour les raisons évoquées dans mon billet, je crois qu’il est exagéré de rabaisser le Cirque du Soleil au rang des Disney et autres producteurs de malbouffe (en admettant que le Cirque soit coupable des torts que vous lui prêtez). Malgré les défauts qu’on ne manquera pas de lui trouver, j’admire une organisation qui réussit à produire des spectacles aussi grandioses, sans jamais s’asseoir sur ses lauriers. Ce n’est quand même pas rien que de réaliser des oeuvres de cette envergure.

    Cependant, je suis très sensible à l’un de vos arguments, à savoir le « vol de créations » et la « domination » des artistes. J’ignore si tel est le cas, mais je ne saurais acquiescer à l’exploitation éhontée des individus.

  • germana dit :

    Bonjour!
    Nous sommes en 2008 et personne n’écris plus içi! Pourtant c’etai fort interessant!! Oú etez vous?
    merçi quand même!
    Un salut de l’Espagne!
    Ciao
    germana



Laisser un commentaire

*