Quelle place fait-on à la discussion ?


J’ai fait une étonnante découverte cette année. Mais pour cela, il a fallu que je donne toute liberté aux élèves. Malgré la quantité de besogne qu’ils avaient à accomplir, j’étais intrigué par le fait que bon nombre d’élèves, et pas les moindres, vaquaient à d’autres occupations, lesquelles n’étaient pas toujours d’ordre académique. Je savais pertinemment que ce temps sacrifié allait devoir être repris ailleurs. J’ai voulu savoir pourquoi. Les élèves interrogés m’ont révélé qu’ils préféraient réaliser certaines tâches dans la solitude de leur chambre, tandis que l’école se prêtait mieux au travail d’équipe, et aux discussions entre amis. …

Ils ne sont pas bêtes ces jeunes. Ils profitent du seul endroit où ils sont régulièrement avec leurs pairs pour échanger sur tous les sujets qui les passionnent. Car la communauté est un lieu d’échange ; le travail individuel sied mieux à la cellule. Ce qui m’amène à croire que l’école y va peut-être un peu trop fort avec le crayon, au détriment de la parole. Non pas qu’il faille négliger l’écriture, au contraire, mais il faut se demander si notre obsession collective pour la qualité de la langue écrite ne crée pas un léger déséquilibre.

Je crois qu’il y a lieu de faire un peu plus de place dans notre enseignement à l’expression orale et aux discussions. Du coup, c’est également une façon de promouvoir le dialogue si cher à nos sociétés. La rhétorique, semble-t-il, est un art qui se perd. Et son enseignement aussi, par le fait même.

Sans doute avons-nous perdu le tour d’animer les discussions avec les élèves. La tâche sera ardue, tant pour les élèves que pour les enseignants. Mais je crois qu’on a tout à gagner à travailler collectivement en ce sens. Quelques pistes de solution sont proposées dans cette page de l’Université d’Indiana. Il ne s’agit pas, certes, de parler pour rien dire, mais d’élaborer des activités bien planifiées. Un peu plus de variété dans nos pratiques ne peut que plaire aux élèves.

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