Pour ou contre les commentaires ?


Maintenant que la blogosphère devient surpeuplée, on commence à jouer du coude. Pour ceux qui en font leur gagne-pain, les cotes de popularité se traduisent en revenus publicitaires. Dans ce far-west électronique, on analyse la concurrence et on commence à développer des stratégies. Ne reculant devant aucun moyen, plusieurs blogueurs ont choisi de supprimer les fonctions de commentaires des lecteurs, et pas uniquement pour éviter la gestion des interventions désobligeantes. …

Ces blogueurs croient que les commentaires nuisent à leur popularité et à leur rang dans les moteurs de recherche parce qu’ils diminuent le nombre d’hyperliens qui pointent vers leur site. La théorie veut qu’une proportion des lecteurs qui ne peuvent pas laisser un commentaire rédigent plutôt un billet sur leur propre blogue en créant un lien vers le blogue original, haussant ainsi son standing dans les moteurs de recherche. Forcément, cela brime la nature réflexive et socialisante du blogue.

James Farmer a fait une intéressante analyse comparative des avantages de permettre les commentaires (Arguments for keeping comments) et, à l’opposé, de ceux en faveur de leur suppression (Arguments for getting rid of comments). Ce qui manque généralement, dans ce genre de comparaison, est une distinction de la valeur relative de chaque argument, car toutes les raisons n’ont pas le même poids.

Naturellement, j’appartiens au camp de la préservation des commentaires. L’autre camp, comme le fait remarquer Allan Jenkins, est formé de ceux qui bloguent pour l’argent. Parmi les cinq avantages que Farmer voit dans les commentaires, je retiens surtout le premier, à savoir le plaisir de maintenir une relation avec les lecteurs, et le dernier, soit la validation de ses idées et le raffinement qui naît de l’interaction.

Je laisse aux courtisans de popularité le champ de la polémique et du sensationalisme. Généralement, ils sont davantage préoccupés par la diffusion de l’information, de préférence croustillante, que la réflexion. Il semble qu’ils préfèrent étaler leur ego plutôt que de le développer. Quant à moi, je suis déjà comblé par mes amis et ma communauté.


Par ricochet :

Bloguer vs diffuser

Se penser comme un filtre

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