Changer ou périr


La réforme scolaire nécessite un changement sans précédent pour les éducateurs qui la pilotent. Quoi qu’en disent ses détracteurs, elle a le mérite de proposer des solutions à un monde changeant. De toute façon, l’école n’a pas le choix de changer, car les jeunes, eux, n’attendront pas. Traîner, c’est périr. Et la férule n’est pas une solution viable. Par contre, il faut reconnaître que le virage est bringuebalant, soubresauts d’une nature humaine résistante au changement. …

Curieux, tout de même, qu’on ne criait pas haro sur l’école avant la réforme, alors qu’elle était aux prises avec des problèmes de décrochage et d’échec flagrants. On ne semblait pas tant se soucier, alors, de tous ces jeunes esprits gâtés. Avec le temps, la médiocrité a un effet anesthésiant, surtout quand elle est institutionnalisée. Qu’on laisse donc un peu le temps aux éducateurs d’aplanir les difficultés et de trouver des solutions aux quelques difficultés qui ne manqueront pas de se manifester. D’ailleurs, veut-on réellement revenir à un système sclérosé ? Par sa position géopolitique et culturelle, le Québec n’a pas d’autre choix que de constamment innover.

Dans Change or Die, un article du magazine Fast Company, Alan Deutschman explique de façon convaincante pourquoi nous sommes réfractaires au changement. La raison est fort simple : 9 personnes sur 10 se complaisent dans leurs habitudes. Ironiquement, les dirigeants ne sont pas épargnés. Selon John Kotter, professeur au Harvard Business School, cela est également le cas dans les institutions qui cherchent à se transformer :

The central issue is never strategy, structure, culture, or systems. The core of the matter is always about changing the behavior of people.

Et comment fait-on pour réussir le changement ? En adoptant une approche holistique qui s’intéresse à toutes les dimensions de la personne, et notamment les émotions :

Behavior change happens mostly by speaking to people’s feelings, » he says. « This is true even in organizations that are very focused on analysis and quantitative measurement, even among people who think of themselves as smart in an MBA sense. In highly successful change efforts, people find ways to help others see the problems or solutions in ways that influence emotions, not just thought.

L’article relate le cas d’un médecin qui a réussi, par une telle approche, à modifier le comportement de 77 % de ses patients, tandis que ses collègues ne réussissaient que dans 10 % des cas.

Unfortunately, that kind of emotional persuasion isn’t taught in business schools, and it doesn’t come naturally to the technocrats who run things — the engineers, scientists, lawyers, doctors, accountants, and managers who pride themselves on disciplined, analytical thinking. There’s compelling science behind the psychology of change — it draws on discoveries from emerging fields such as cognitive science, linguistics, and neuroscience.

On ne s’étonnera pas que le leadership soit en filigrane de cet article. C’est une qualité qui se fait de plus en plus rare en éducation.


Par ricochet :

Les affres de la réforme

Attaques contre la réforme

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