La réforme et les maths universitaires


Voici une nouvelle qui a de quoi étonner : une université anglaise annonce qu’elle abolira son programme de mathématiques parce que celui-ci n’attire plus assez d’étudiants (BBC : University scraps maths degree). La raison évoquée par une professeure est plutôt simpliste : « Nous croyons que le problème réside surtout dans l’enseignement des mathématiques dans les écoles. » …

Sans doute y a-t-il effectivement des améliorations à apporter dans l’enseignement des mathématiques au niveau secondaire. Mais il est trop facile de jeter tout le blâme sur les niveaux inférieurs. À ce que je sache — et je le constate par le biais des stagiaires que j’accueille tous les ans — l’université ne semble pas très préoccupée de ses méthodes d’enseignement. Plus inquiétant encore, c’est le constat que je fais de la Faculté d’éducation. Je n’ose pas imaginer comment les choses se passent dans les départements de mathématiques pures. J’en déduis que les méthodes d’enseignement ne doivent plus répondre aux intérêts des étudiants.

Examinons un peu la situation au Québec. Qu’en sera-t-il des mathématiques supérieures lorsque la génération de la réforme aboutira à l’université ? Il est permis de douter de l’intérêt pour les mathématiques pures ou abstraites de la part d’étudiants qui auront été formés aux mathématiques appliquées, comme le préconise la réforme (c’est du moins ce qu’il me semble). Je devine que des élèves qui ont été formés à utiliser les mathématiques pour comprendre ou résoudre des situations concrètes seront peu enclins à étudier les mathématiques abstraites. Par ailleurs, si mon raisonnement est juste, doit-on s’en inquiéter ?

Quelle est l’importance de la recherche en mathématiques pures pour une société ? C’est une question qui dépasse mon champ de compétence. Je laisse le soin aux mathématiciens d’y répondre. Mon devoir, en tant qu’éducateur et citoyen, se limite à soulever la question.

Par ricochet :

Maths optionnelles après 14 ans ? Pas bête.

Encore, et toujours, les maths

Diplôme d’études secondaires sans maths ni sciences

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