La robotisation du cerveau

La course à l’intégration du microprocesseur et du cerveau est lancée depuis déjà quelques années. Je m’inquiète qu’on en soit plus ébloui qu’alarmé. …

Aujourd’hui encore, j’apprends que six équipes de chercheurs travaillent intensivement à l’implantation d’un microprocesseur pour pallier les mémoires déficientes (disent-elles). Si les avantages thérapeutiques sont indéniables, il faut être bien niais pour croire que l’usage de cette technologie profitera aux seuls handicapés. Et puis cette autre nouvelle entrevue récemment qui souligne l’ampleur du phénomène, quand on sait que la majorité des recherches se font dans l’ombre ou en catimini.

Ce n’est qu’un début. La nanotechnologie s’intéresse de plus en plus aux applications biologiques — une sorte de robotisation à l’échelle moléculaire et cellulaire. Et les occurrences se multiplieront à partir du moment où le génie informatique et la nanotechnologie uniront leurs forces.

Mais où diable sont passés les philosophes et les éthiciens ? Comment peut-on effectuer ces recherches ou rapporter ces événements sans égard à leur transformation de l’homme ? Plusieurs y verront le seul moyen pour notre espèce de maintenir sa supériorité face à l’intelligence artificielle et l’évolution de la machine. Pour ma part, je n’y vois que la quête inconsciente d’une sorte de Übermensch, au-delà de l’équilibre naturel.

Il appert que le Web, dans son réseautage neurologique, a créé une intelligence collective qui abaisse l’individu au niveau de l’unité, lui que la morale avait toujours élevé au rang d’entité. Les répercussions de cette transmutation du pouvoir sur l’humanité seront phénoménales. À un moment où l’émergence de la conscience collective porte à la fois le germe du bien et du mal, il revient à l’individu de défendre sa cause. Pour l’instant, je ne peux que me rappeler cette pensée de Henry David Thoreau : « Men have become the tools of their tools. »

 

 

Par ricochet :
Les robots débordent des usines

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