Ludovia 2011 : encore les ENT

L’être humain est une réalité complexe qui inscrit dans son environnement une nécessaire diversité.
(Yves Bonnefoy)

Les environnements numériques de travail (ENT) occupent beaucoup l’espace à Ludovia. C’est du moins un sujet qui est revenu plusieurs fois lors des discours protocolaires et que je lis sur plusieurs badges de participants. Heureusement, les conversations me rassurent.

Il y a eu, pour revenir un instant aux discours protocolaires, cette rafraîchissante intervention d’Albert-Claude Benhamou, l’initiateur de Sankoré, qui a lancé un appel au développement de ressources libres et gratuites pour l’Afrique, sans égard aux intérêts économiques de la France.

C’est très stimulant, Ludovia. D’abord, l’endroit est splendide. À couper le souffle, vraiment, pour qui n’a pas l’habitude des villages remontant les flancs de la montagne, comme pour échapper au torrent qui déferle à ses pieds.

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Ludovia 2011 : fidèle à soi-même

Parfois ce que je désire et ce que je ne désire pas se font tant de concessions qu’ils en viennent à se rassembler. (Antonio Porchia)

Les échanges avec les Français m’ont conféré une connaissance relative de leur culture éducationnelle. Réalistement, je conçois l’ampleur de mes préjugés et de mon ignorance. Je participerai dans quelques jours à Ludovia 2011, où je verrai de plus près comment ils s’adaptent au déferlement du numérique. C’est l’occasion de voir la question sous un autre angle.

Je suis en route pour Ax-les-Thermes, dans les Pyrénées, pour un bain de Ludovia 2011. J’y suis invité à titre de blogueur. C’est un honneur que je reçois sans en minimiser la responsabilité. Je tâcherai d’être à la hauteur des fameux blogueurs qui m’ont précédé, dont plusieurs remettent ça cette année. Ceux qui aiment les opinions variées voudront aussi suivre Mario Asselin, Christophe Batier, Éric Delcroix, Caroline Jouneau-Sion, Laurence Juin et Sébastien Reinders.

J’espère apporter une vision nord-américaine et québécoise de l’éducation, à l’instar de Mario Asselin, en tâchant d’aborder les sujets sous un angle personnel. Après tout, il faut plusieurs points de vue pour faire le tour d’une question. De toute façon, il n’est pas dit que nous assisterons aux mêmes événements.

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Révolution∞

La révolution consiste à aimer un homme qui n’existe pas encore. (Albert Camus)

Il ne s’agit pas ici de révolutions politiques, mais des révolutions internet. Car il n’y a pas qu’une révolution numérique. Plusieurs bouleversements concourent à transformer le monde et nos connaissances. En outre, leur intégration contribue à l’exponentiation du changement.

Force m’est de conclure que les gens sous-estiment l’ampleur du changement qui défile sous nos yeux. Comme ces flâneurs de musée au nez collé sur une toile, ils ne perçoivent guère le tableau que seul permet le recul.

L’ordre est réfractaire au changement, sauf évidemment celui qui le consolide ou qu’il réussit à apprivoiser. S’il s’adapte aux mutations, on parlera de progrès ou d’évolution. Il se trouve des cas, toutefois, où le changement est si brusque que les tensions précipitent une révolution dont l’onde de choc ne s’estompe que progressivement. Non sans déchirements au passage, comme la charrue qui précède la semence.

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Médias sociaux et silos

La folie est quelque chose de rare chez l’individu ; elle est la règle pour les groupes, les partis, les peuples, les époques. (Friedrich Nietzsche)

Maintenant que les médias sociaux en ligne permettent suffisamment de recul, les analyses se font plus critiques. Pour ma part, certaines tendances me font déchanter, notamment au regard de la pensée de groupe.

Je caresse encore l’idéal d’un monde meilleur, une über-intelligence collective issue de la liberté d’expression, d’une hyper-mémétique, d’une e-démocratie, d’un activisme humanitaire et d’une éducation émancipée. Certes, nous assistons à de formidables démonstrations d’actions collectives, comme l’illustre la défense de WikiLeaks. D’autres exemples viennent spontanément à l’esprit, tels que Wikipédia et Kiva. Il n’en reste pas moins que ces initiatives sont le fruit de quelques hommes entreprenants, ni plus ni moins que jadis, dont le génie consiste à canaliser vers une cause commune des individus épars, somme toute guère plus nombreux qu’auparavant.

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M-learning : joindre une communauté de pratique

S’appuyer sur l’expérience du passé devrait suffire à démontrer que la plupart des révolutions technologiques sont issues de recherches dont la seule motivation était le progrès de la connaissance. (Pierre Joliot)

Le mobile-learning opère au sein des réseaux. Les appareils mobiles s’immisçant de plus en plus dans les pratiques éducatives, le moment semble propice à la création d’une communauté de pratique autour de l’utilisation des mobiles à des fins d’apprentissage.

Maintenant que je retourne à l’enseignement, le défi demeure : où porter mon expérimentation pédagogique? Avant de quitter l’école pour développer le RIRE, j’expérimentais avec l’auto-gestion assistée des apprentissages. Dans cette foulée qui me semble toujours l’avenue la plus prometteuse sur le plan de l’individualisation pédagogique, l’intégration du m-learning (mobile-learning) me semble tout indiquée. (Je préfère individualisation à personnalisation, contrairement à Bruno Devauchelle, non dans l’argumentaire comme dans le sens premier des mots.)

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iPad à l’école : avantages et inconvénients

Rien ne dure toujours, nous sommes voués à la nouveauté. (Isabelle Chenebault)

Au constat de leur retard en technologies de l’information et de la communication (TIC), plusieurs écoles tentent de s’y retrouver dans la panoplie des nouveaux outils. En plus des ordinateurs portables et des tableaux blancs interactifs, il faut désormais compter sur le iPad.

L’importance du besoin fait en sorte que je ne lésine pas sur les outils de communication et d’apprentissage. Je bosse sur un ordinateur de bureau, un portable, et un smartphone. Depuis que j’utilise un iPad, cependant, je suis envoûté. Je dois me rendre à l’évidence : le moins cher de mes ordinateurs est aussi mon complice de prédilection. D’autres ne résistent guère mieux.

L’iPad tarabuste l’éducateur en moi. Sa singularité ne procure encore que des tentatives éparses dans les écoles, quoique quelques expériences collectives verront bientôt le jour (Ars Technica : iPad goes under the gauntlet at universities this fall). Néanmoins, je constate tous les jours ses propriétés éducatives. Histoire d’amorcer la discussion, je propose d’examiner les avantages et les inconvénients du iPad à l’école.

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Palingénésie

La vie n’a de valeur que si elle est un feu sans cesse renaissant. (Pierre Valléry-Radot)

Désabusé de Twitter, il est temps de faire renaître ce blogue de ses cendres. Non pas qu’ils martèlent pareillement l’enclume, mais le premier fait vite prendre la mesure du second.

Le ciboulot succombe aussi à la fièvre du printemps. Du coup, l’envie d’écrire me reprend. Ma plume frétille à l’éclosion du jardin et les parfums m’enivrent. Le régime granivore de Twitter, quoiqu’abondant, s’avère un peu maigre aux amateurs de vénerie.

Il y a un bon moment déjà que je résiste à ce blogue, comme à une ancienne maîtresse dont on chérit la conversation, mais qui néglige ses atours. Inexplicablement, je n’en blairais plus l’allure. À coucher dans le même lit tous les jours, cela devait arriver. Par lassitude, j’ai succombé aux attraits de Twitter, dont la frivolité et l’évanescence aujourd’hui souvent m’exaspèrent. Mais avant de revenir à mes amours, il fallait jouer du bistouri.

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Injonction pour museler une blogueuse

govesilenceL’idée qu’un autre monde est possible est quand même plus stimulante que l’injonction de se résigner au désordre des choses! (Ségolène Royal)

Mise en garde : Le contenu de ce billet est sujet à caution. Le lecteur est prié de tenir compte des mises à jour, au bas du billet, ainsi que des commentaires.

Les blogueurs sont de tout acabit. Leur unanimité tient uniquement à la défense de la liberté d’expression. Naguère, ils faisaient corps pour porter secours à l’un des leurs. L’avenir nous dira si ce flambeau est toujours haut porté. Il y eut bien quelques remous dans la twittosphère à l’annonce d’une injonction de non-publication à l’endroit d’une blogueuse, mais en l’absence des faits on retenait son jugement. Toutefois, quelques gazouillis ne sauraient faire trembler un rugissement.

Depuis quelques jours, je suis avec intérêt la mésaventure de Marielle Potvin, l’auteure et animatrice du blogue Math et Mots. Récemment, on lui a servi une injonction l’enjoignant de ne plus communiquer avec son lectorat « par le biais de ce blogue ou par toute autre forme de communication. » [désaccord]

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Comment les médias sociaux stimulent ma mémoire

petersenmemoryLa mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée. (Jean Guitton)

La mémoire, malheureusement, ne se commande pas. Il faut reconnaître notre faible empire sur cette contrée de l’intelligence. Au mieux réussit-on à cultiver aléatoirement certains souvenirs. On ne passe pas son temps, après tout, à déterminer ce que nous retenons, sauf peut-être l’école dans son déterminisme. La nature ne nous accorde pas ce pouvoir de décision. Malgré quelques stratégies de mémorisation, la chimie neuronale demeure souveraine au regard des sujets.

En amont de la pensée, le cerveau réagit principalement à des stimuli. Force m’est de reconnaître que les nouvelles technologies de la communication ont considérablement transformé la qualité des stimuli que j’absorbe, tant par leur substance que leur nombre. Emportée par le flot, l’information devient plus précaire. Néanmoins, je reste fasciné par les moyens dont ces mêmes moyens de communication pallient l’hécatombe mnémonique, comme s’ils contenaient leur propre antidote.

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YouTube et le multimédia

sieverdingvisualstudiesvLe spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. (Guy Debord)

La vidéo est partout. Les ordinateurs, les panneaux publicitaires et les mobiles s’animent. La presse écrite a compris que son jumeau virtuel ne saurait s’en passer. De fait, la vidéo constitue à ce jour la forme de communication qui reproduit le plus réalistement le monde tel que nous le percevons. Seule la technicité en a ralenti le développement populaire, au profit des autres moyens de communication. Cette difficulté, pendant les millénaires où elle relevait de l’impossible, a certes contribué à l’essor de l’écriture.

Guidés par l’instinct, les jeunes réagissent spontanément à la réalité. Comme les adultes, ils succombent à l’attrait de la vidéo. Sans l’habitude du texte, toutefois, ils s’y abandonnent naturellement. Or, si les récentes générations se réfugiaient dans le cinéma et la télévision, la toile met désormais chaque internaute aux commandes de l’écran.

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