Portables à 100 $ pour les Libyens (et choix technos)


Le projet d’un portable par enfant déploie ses ailes. La Libye a annoncé qu’elle dotera tous ses enfants d’un tel outil en 2008 (New York Times : U.S. Group Reaches Deal to Provide Laptops to All Libyan Schoolchildren). L’histoire ne dit pas, cependant, si les filles aussi y auront droit. Il sera fascinant de suivre les péripéties de l’implantation de cet outil dans les pays en voie de développement, notamment dans les écoles. Est-ce qu’on aura appris des erreurs de l’occident ? Probablement pas. J’espère seulement que les médias ne s’acharneront pas sur les erreurs, mais plutôt sur les aspects positifs du projet.

À propos de solutions économiques concernant les nouvelles technologies de la communication, une compagnie affirme avoir trouvé le moyen de relier jusqu’à 30 utilisateurs à un seul ordinateur, sans ralentissements de performance (eSchool News : One-to-one computing for under $100?).

Pour ma part, la question de l’intégration des nouvelles technologies ne peut pas être uniquement économique. Elle doit aussi être humaine, en ce qu’elle doit répondre aux besoins individuels. C’est d’ailleurs l’une des raisons de l’échec des nouvelles technologies en éducation : des administrateurs qui imposent des choix technologiques (Windows, Mac ou Linux) pour des considérations économiques, mais sans égard à la pédagogie ou sans consultation auprès des enseignants-utilisateurs.

La question de l’uniformité technologique est un faux problème à partir du moment où l’on encourage les communautés de pratique autour de chaque plate-forme. Dans mon école, Windows et OS X coexistent sans heurts parce que les propriétaires d’un Mac ont appris à s’entraider. Par conséquent, nous apprenons à utiliser l’ordinateur plus rapidement que ceux qui dépendent de l’unique technicien.

Entre le portable à 100 $ et le réseautage sur un seul ordinateur, j’opte sans contredit pour le portable individuel. On utilise toujours davantage, et mieux, un outil qui nous appartient. Il se crée un lien psychologique entre l’individu et ses outils, lien d’autant plus ferme quand on peut le personnaliser. Et puis, il y a la question de propriété intellectuelle. Hormis les considérations éthiques à centraliser des données personnelles, la perception de contrôler une extension de soi ne peut qu’en accroître l’utilisation.

Par ricochet :

Un portable à 100 $

L’ordinateur à 100 $ change de nom, de look, et de prix

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