Les blogues comme rétroaction des élèves


Un billet d’un élève sur son carnet d’école, dans lequel je suis pris à partie, me fait réaliser la puissance des blogues comme moyen de rétroaction. Par ailleurs, le billet en question présente le point de vue très intéressant d’un élève à une question que j’avais soulevée dans ce propre carnet. Naturellement, cela a suscité la réflexion sur ma pratique et une réponse sur le carnet en question. De plus, le propos de l’élève est survenu au moment où il était pertinent, contrairement à certains questionnaires que les enseignants font passer à leurs élèves en fin d’année. …

Là où ça va se corser, cependant, c’est quand les élèves vont critiquer des enseignants ou des directeurs. D’autant plus quand la personne ciblée ne sera pas un blogueur, car ceux-ci comprennent mieux la dynamique socioconstructiviste de l’exercice. Cela va immanquablement se produire, surtout qu’on a affaire à des adolescents. Peut-on leur reprocher de s’exprimer s’ils agissent dans le respect de leur code de déontologie ? Je ne crois pas. Au-delà des cahots occasionnels, il ne faut pas perdre de vue les objectifs à long terme et la mission de l’école.

Par ricochet :

Les ados, les blogs, et les bêtises

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7 réponses

  • Dans son billet, Jules démontre bien qu’on peut critiquer le système en place tout en étant respectueux. Tu t’es senti interpellé comme enseignant et ça t’amène à revoir ta planification et le travail à faire. C’est une rétroaction exceptionnelle et publique pour un élève, ce n’est pas rien ! Ça incitera sans aucun doute d’autres élèves à oser dire ce qu’ils pensent et par le fait même à les rendre cohérents et constructifs dans leur demande. J’ai enseigné peu longtemps, mais je peux te dire que les élèves ont rarement le droit de dire ce qu’ils pensent à un enseignant, et ce, même si c’est fait avec respect et dans une optique d’amélioration. Ça m’a pris presque deux mois à les « entraîner » à dire ce qu’ils pensaient et comment ils voyaient les choses au fur et à mesure, mais ça en a valu le coup ! Bon, certains ex-collègues diront que j’ai choisi la facilité en leur proposant des choix, mais ça c’est une autre histoire ;-)

  • Je suis fasciné par l’incohérence des enseignants réfractaires à l’évaluation et à l’apprentissage, quand cela se retourne contre eux. Qu’est-ce qui fait qu’un enseignant perd le goût de découvrir l’inconnu ? Serait-ce parce qu’ils n’ont jamais appris à partager leurs réflexions et leurs pratiques ? qu’ils ont été formés à l’école de l’obéissance, à une époque où l’enseignement était unilatéral, et qu’ils ne savent reproduire que ce même modèle ? Je crois qu’il y a un parallèle à établir avec cette étude que commente Sacco.

  • Intéressant, n’est-ce pas ? Je suis fasciné par ce que je lis sur vos espaces François et je m’en veux de ne pas commenter plus certains billets d’élèves. En même temps, je me dis qu’il est peut-être un peu tôt pour qu’un directeur d’une autre école (privée en plus) viennent se mêler de vos affaires… Dans quelques semaines, je me sentirai moins pris par mes scrupules et j’interviendrai davantage si tu me le permets. En attendant, dit à chacun comment c’est beau de vous voir aller !

    Et quand ça arrivera (« les élèves qui critiqueront des enseignants ou des directeurs »), on sera probablement tout un groupe de médiateurs pour objectiver et relativiser… Une communauté « de bloggeurs », ça ne paraît pas toujours, mais c’est toujours là quand on en a besoin !!!

  • Pour répondre à M. Asselin, ne vous gênez pas de commenter les billets des élèves (dont moi ;-)).
    Je pense que les billets publiés sur les blogues sont là pour que tout le monde (quel que soit sa profession ou sa position dans la société) puisse donner son opinion sur ce sujet pour que l’auteur du blogue (et tous ceux qui vont lire ses billets) puisse avoir différents points de vue.

  • Ah, quels amis et quels élèves formidables j’ai !

    Jules m’a devancé, Mario, quant à ta réticence à vouloir écrire sur les carnets de l’école. Je te ferai remarquer, par ailleurs, que tu ne portes pas qu’un chapeau de directeur. Les autres, en fait, sont beaucoup plus ostensibles que celui-là.

    Ne t’en fais pas pour l’absence de commentaire, car je suis tout aussi coupable. Pas étonnant que je partage le même sentiment. Il suffit de se lire mutuellement, car les bons amis savent mieux écouter que parler.

  • J’écoute aussi, j’écoute… (et je parlerai bien un jour!).

    Il faut retenir la phrase de Mario:

    « Et quand ça arrivera (« les élèves qui critiqueront des enseignants ou des directeurs »), on sera probablement tout un groupe de médiateurs pour objectiver et relativiser… »

    C’est ce qui fait la différence dans cette aventure. L’essentiel est de ne jamais le perdre de vue.

  • Je m’en veux de ne pas avoir réagi au commentaire de Mario voulant que la communauté virtuelle est omniprésente pour réguler les échanges sur la blogosphère. C’est un point important sur lequel j’ai insisté durant la présentation des blogues aux élèves, mais que j’ai pourtant négligé dans ce billet. Que Clément insiste à son tour prouve deux points : que cette communauté est effectivement présente et active, et que l’intelligence collective est souvent supérieure à celle qui se maintient dans l’isolement.



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