Personnalisation des blogs scolaires


Je suis d’accord avec l’idée avancée par James Farmer et reprise par Will Richardson selon laquelle les élèves devraient pouvoir s’approprier les blogs scolaires et les personnaliser. C’est la façon la plus naturelle de doter les élèves d’outils de communication et d’apprentissage qui débordent du cadre restrictif de l’école, à la fois dans l’axe spatial et temporel. Cela est particulièrement vrai au secondaire. D’instinct, les jeunes sont rébarbatifs à l’uniformité (on n’a qu’à penser à leur aversion pour l’uniforme scolaire) qu’ils interprètent comme une attaque à leur intégrité individuelle.

Un blog d’école restera toujours un blog d’école, de la même façon qu’un blog corporatif teinte le contenu de ce qui est publié. Or, une école n’est pas une corporation où le contenu doit servir la finalité d’intérêts privés. Qu’on ne me dise pas qu’il est important que les jeunes filtrent leurs idées au regard de la mission de l’école. C’est justement ce contrôle de la pensée qui rebute les jeunes, qui leur fait écrire une chose pour plaire à l’enseignant, puis tout le contraire en clavardant avec leurs amis.

L’esprit de la réforme de l’éducation québécoise met l’accent sur l’univers social. Nous n’y arriverons pas sans transparence. Comment, en effet, développer une conscience et une intégration sociale sans discussions franches et honnêtes sur les réalités des jeunes. Notre culture a abouti à une émancipation de la jeunesse. À l’école maintenant de composer avec le phénomène et d’adapter les apprentissages.

Quant à la facilitation du travail des enseignants, des services comme Bloglines permettent, je crois, l’agrégation des billets en fonction des besoins.

Par ricochet :

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11 réponses

  • Cher François,

    Je suis assez d’accord avec l’essentiel de ton billet, mais un passage m’a fait « dresser le poil sur le dos » :
    «D’instinct, les jeunes sont rébarbatifs à l’uniformité (on n’a qu’à penser à leur aversion pour l’uniforme scolaire) qu’ils interprètent comme une attaque à leur intégrité individuelle.»

    Comment expliques-tu que les jeunes soient si fiers de porter le gilet aux couleurs de leur équipe sportive, de s’afficher avec les attributs vestimentaires identifiés aux « rapper » quand ils se sentent « rapper », etc ? Y-a-t-il plus « uniforme » qu’un groupe de jeunes punks qui déambulent dans la rue ?

    Que dans ton milieu, les jeunes soient « anti code vestimentaire », je le conçois. Mais de là à généraliser sur cette base… Les jeunes n’aiment pas qu’on décide à leur place (et parfois, il faut le faire dans certains domaines plus nombreux en bas âges) et avec l’âge, ils apprennent à décider de plus en plus de choses dans des domaines de plus en plus larges de leur vie. Serais-tu surpris d’apprendre que beaucoup de jeunes préfèrent porter un uniforme à l’école ? Ou encore que plusieurs préfèrent cheminer dans un environnement où il y a un code vestimentaire plus restrictif que moins ?

    Alors, si ta phrase devenait (sans vouloir rien t’imposer; je suis « chez toi » tout de même ;)) « «D’instinct, les jeunes cherchent à appartenir à un groupe auquel ils s’identifient mais n’aiment pas qu’on leur imposent cette appartenance (on n’a qu’à penser à leur aversion quand il s’agit de leur imposer l’uniforme scolaire qu’ils interprètent comme une attaque à leur intégrité individuelle à ce moment), je me sentirais plus enclin à la partager.

    Je crois que certains jeunes plus individualistes ou d’autres s’identifiant à un sous-groupe plus pointu seraient plus confortables avec l’idée d’avoir « pignon sur Web » sous une image plus représentative de ce qu’ils sont. Comme directeur d’école, je suis à l’aise avec cette idée. Mais j’aimerais aussi travailler à développer un sentiment d’appartenance à l’école. J’aime bien l’idée qu’en faisant partie d’une communauté d’apprentissage (scolaire pourquoi pas), nous puissions avoir des traits communs quand il s’agira de se repérer dans une grappe de carnets Web. Verrais-tu une équipe de basket dont les jeunes porteraient chacun des couleurs différentes ?

    Je trouverai peut-être cette comparaison tordue dans deux minutes, mais je me risque à écrire ça comme ça vient parce que je sais qu’ensemble, on trouve plus facilement quand on laisse sortir ce qui vient au moment où ça vient… ;))

  • Pour moi, un blogue c’est d’abord et avant tout un journal personnel sur le web. Tout tient dans ce mot : personnel.
    Si j’embarque dans une équipe de hockey, je fais le choix d’être MEMBRE d’une ÉQUIPE, ce qui est très différent.
    Le problème avec le « scolaire », c’est que, justement, c’est du scolaire, donc, essentiellement, contrôlé par des gens qui ont un mandat social au regard de ce contrôle.
    Est-ce incompatible avec l’idée de blogue ? Sans doute faut-il explorer cette voie. Pour ma part, je pense que l’école doit INITIER l’enfant à ce mode de communication mais doit aussi (et ce, rapidement) lui indiquer comment il peut créer son propre blogue sans qu’il soit contrôlé par l’école.
    Rendons l’élève autonome dans ses choix et espérons que quelques uns se sentiront à l’aise dans ce mode bien particulier d’expression de soi.

  • André Chartrand dit :

    À propos de l’émancipation des jeunes et du contrôle scolaire…

    Juste pour partager ce qui inspire ma pratique…

    Pour ma part, j’ai toujours considéré que les jeunes, de la petite enfance à la fin de l’adolescence, sont dans un processus d’acquisition progressive de l’autonomie. Il appartient aux adultes qui sont leurs éducateurs (parents et personnels scolaires notamment) de favoriser l’émancipation du jeune vers l’autonomie en maintenant un encadrement plus ou moins rapproché en fonction de l’âge et du niveau de développement et de maturité particulier de chacun d’eux.

    Trop d’encadrement c’est de la dicature, j’en conviens. Aucun encadrement relève de l’indifférence, de l’abandon avec tout ce que cela implique d’anxiété et d’atteinte à l’estime de soi pour le jeune livré à lui-même. Ce sont là les deux extrémités l’encadrement parental ou scolaire( voyez extrémités comme substantif et comme adjectif)de.

    Le contrôle qu’exerce le milieu scolaire n’est pas, à mon avis, un problème en soi. Il n’est pas différent en nature de celui des parents. Et en cela, il devrait être le témoignage de l’affection et de l’attachement que l’on porte à nos enfants, à nos élèves et pour cela il doit être abandonné au moment opportun, mais pas avant.

    En ce qui concerne le cybercarnet, les jeunes vont d’eux même s’approprié l’outil de manière personnelle. Ils n’attendrons pas après les parents ou l’école: ils ne l’ont pas fait pour le courriel et le chat.

    L’autonomie est une conquête qui se saisit, elle s’affime, elle se revendique, elle se construit peu à peu, mais surtout elle ne saurait être le résultat d’une autorisation ou d’une abdication des figures d’autorités

    « (…) l’exigence
    éthique est donc l’effort pour lier deux principes pourtant apparemment contradictoires : le
    principe d’éducabilité qui veut que l’on attende toujours que l’autre réussisse et que l’on fasse
    tout pour cela et le principe de non-réciprocité qui veut que, si l’on a tout à donner à l’autre, on
    n’a rien à exiger de lui, ni sa reconnaissance, ni sa soumission, ni même sa réussite (…) exiger le
    meilleur… et accepter le pire… sans, pour autant et c’est le plus difficile – renoncer à exiger le
    meilleur11 ».

    Philippe Meirieu cité ici : http://www.cofpe.gouv.qc.ca/avis.htm Pour une éthique partagée dans la profession enseignante.

  • Je regrette de devoir m’engager dans une polémique sur les uniformes dans les écoles. Ce n’était pas le but de mon propos. Néanmoins, je n’aime pas laisser les questions en suspens.

    Mais d’abord, quelques éclaircissements. Dans le contexte du billet, je ne croyais pas avoir à préciser que je faisais allusion à « la plupart » des jeunes adolescents (voir la référence au secondaire). En l’absence d’un « tous les jeunes », il est sémantiquement admis que je généralise. Il semble que j’ai fait erreur. J’en suis navré. D’autre part, nous ne semblons pas avoir la même définition d’uniforme (« Vêtement, habit déterminé, de coupe et de couleur réglementaire revêtu par différents corps de l’État et diverses catégories de personnel. ») et d’uniformité ( « Caractère de ce qui est semblable dans toutes ses parties, qui ne présente aucune variation ») [Antidote].

    Il y a une différence fondamentale entre un style vestimentaire choisi et un autre imposé par une institution. (J’en sais quelque chose : j’ai porté un uniforme durant tout mon cours classique.) Cette différence, c’est le libre choix, comme Gilles le fait remarquer. Un choix institutionnel n’a pas le même sens qu’un choix individuel. Nous nous plions tous, dans une certaine mesure à un code vestimentaire, qu’il soit culturel ou organisationnel. Je ne m’oppose donc pas, a priori, à un code vestimentaire dans une école. Mais je fais une distinction entre l’uniformité et les variations issues de l’individualité.

    Que « beaucoup de jeunes préfèrent porter un uniforme à l’école », je n’en doute point. Mais généralement, c’est à la condition qu’on en impose le port à tous leurs pairs. Je ne connais pas beaucoup d’écoles où la majorité des élèves portent l’uniforme s’ils n’y sont pas contraints.

    Selon moi, les références aux équipes sportives sont de fausses analogies. Primo, il s’agit d’un jeu ; secundo, les participants y adhèrent de leur plein gré ; et, ultimo, l’uniforme est nécessaire pour départager les adversaires (ce que les jeunes comprennent parfaitement). Quant aux athlètes qui arborent les couleurs de l’école à l’extérieur du terrain, c’est souvent davantage pour afficher leur valeur sportive que par attachement à l’école (ici aussi je parle par expérience).

    Pour ma part, je considère que les apprentissages sont plus considérables quand la communauté de pratique se forme librement. D’où l’immense plaisir que je tire de la nôtre. Pour revenir, en terminant, au sujet initial du billet, il m’apparaît qu’un blog scolaire uniforme, pour des adolescents du secondaire, confère à l’outil une artificialité qui est contraire à sa finalité. C’est le genre de détail plastique qui sert davantage les intérêts de l’école que de l’élève.

  • Gilles et André résument assez bien ma position sur la notion de « contrôle » à l’école. J’aimerais néanmoins apporter une nuance : s’il y a effectivement une part de réglementation dans toute société et que l’administration a un rôle de supervision générale, je suis d’avis que l’élève doit percevoir que la plus grande partie de cet encadrement est personnel et fondamentalement humain. C’est pourquoi le mot contrôle me rebute (je préfère tutorat ou supervision). Que l’on contrôle des prisonniers, je veux bien. Mais pas de jeunes esprits. (Sans doute suis-je trop pointilleux, ce soir.)

  • Je reviens parce que je crois que ce billet (incluant les commentaires) me titille encore plus que je ne l’aurais cru à la première lecture. Laissons de côté l’angle de l’uniforme scolaire et de l’identification puisque ce n’est pas l’objet principal de cette discussion.

    Il est question ici d’appropriation et de personnalisation d’un outil puissant, le carnet Web. André dit :«En ce qui concerne le cybercarnet, les jeunes vont d’eux même s’approprier l’outil de manière personnelle. Ils n’attendront pas après les parents ou l’école: ils ne l’ont pas fait pour le courriel et le chat.»

    Il me semble justement qu’en matière d’utilisation des cybercarnets, la communauté éducative scolaire ne devrait pas laisser toute la place au modèle d’appropriation du courriel et du clavardage vécu jusqu’à maintenant. Ce modèle que je qualifierais de « laisser-aller total » a fortement contribuer à faire perdre de la signifiance à l’école aux yeux des jeunes. Il me semble que l’école par le comportement de ses acteurs peut davantage contribuer à faire valoir la pertinence de ces outils quand il s’agit de communiquer et d’apprendre.

    Je relis ces passage dans le billet : « cadre restrictif de l’école », « Qu’on ne me dise pas qu’il est important que les jeunes filtrent leurs idées au regard de la mission de l’école », « ce contrôle de la pensée qui rebute les jeunes, qui leur fait écrire une chose pour plaire à l’enseignant, puis tout le contraire en clavardant avec leurs amis. » Il me semble qu’on peut agir sur ces réalités que François nomme. L’école peut devenir un « cadre moins restrictif ». La mission d’une école peut contribuer à ce que les idées de jeunes adultes en apprentissage se laissent influencer par le contexte où on donne la priorité à instruire, socialiser et qualifier. Ce n’est pas péjoratif que les jeunes doivent tenir compte de ces données tout comme ils auront à tenir compte de d’autres cadres tout au long de leur vie. Enfin, y aurait-il possibilité d’un juste milieu entre « vouloir plaire à son enseignant » et « dire tout ce que je pense quitte à blesser parce que je suis entre amis ».

    Entre « dictature », « indifférence » et « abandon », il y a une panoplie d’attitudes qui doivent inspirer nos comportements d’éducateur à l’école. L’outil du carnet Web peut assurément se développer en dehors du contexte scolaire. Il favorisera certains apprentissages et une certaine connaissance de soi. Mais, utilisé en contexte scolaire, il me semble que l’outil peut révéler davantage son potentiel. J’en fait le pari.

    - Parce qu’à l’école, il y a des adultes qui peuvent donner du support, pister des comportements qui grandissent et en prévenir d’autres qui « rapetissent » l’être humain;
    - Parce que de l’école peut émerger une communauté éducative qui contribue à établir un climat de respect, de partage et de construction de sens où on peut apprendre de soi et des autres;
    - Parce que le cadre de l’école offre des moyens, des ressources et des possibles qui offrent plus de garanties de succès en général que dans la rue, dans le sous-sol de la maison ou dans la chambre d’un adolescent;
    - Et j’en oublie;

    Pour toute ces raisons, l’école me semble le lieu par excellence où l’utilisation des carnets Web peut devenir un moyen efficace de communiquer. De plus, il peut davantage devenir un levier pour la motivation à apprendre, pour l’amélioration des compétences en lecture et en écriture sans compter les autres bénéfices du côté des apprentissages en général, autant disciplinaires que transversaux. Enfin, le cybercarnet personnel scolaire peut aussi devenir un portfolio qui regroupe des traces d’apprentissage, de l’analyse réflexive et des productions qui constitue un patrimoine certain dans l’optique d’une formation continue pour la vie.

    Je rêve ou ça se peut ?

  • Cher Mario,
    Vous ne rêvez pas : ça se peut. Et nous sommes en éducation pour ça. Le problème, c’est peut-être que le __système__ d’éducation, malgré ses beaux discours, n’est peut-être pas le bon canal pour… l’éducation.
    Je vois encore aujourd’hui des trucs qui me font dresser les cheveux sur la tête… Imagignez un système de gestion de classe basé sur des points. L’enfant a 100 points. À chaque « bévue », on lui en enlève 20. Et à la fin de la semaine, celui qui a gardé ses 100 points peut jouer à certains jeux, celui qui en a conservé 80 peut faire telle autre type d’activités,etc. Et, celui qui a tout perdu est pogné …. pour LIRE!!! Oui, oui. LIRE!!! LIRE est la punition!!! Moi, qui adore la lecture, je serais un p’tit diable dans cette classe BIEN RÉELLE. Mais sans doute y apprendais-je plutôt rapidement que la lecture, c’est de la m….. Car tel est le message, n’est-ce pas? Je ne veux pas généraliser, loin de là. Mais les blogues scolaires me font très peur parce que j’aime vraiment bloguer. (Ce fut ma découverte de la deuxième moitié de 2004). Je pense qu’il faudrait d’abord que les enseignants, les cp, les directions d’école, les dg, les directeurs de service, les secrétaires AIENT leur propre bloque pour en comprendre toute l’importante. J’ai peur qu’on en fasse (un peu comme __l’enseignement__ des maths) un truc technique. Bloguer est un moyen d’expression très puissant, et très dangereux (j’en sais quelque chose) et il va falloir des profs, des directeurs, des cp très solides pour supporter la pression causée par les erreurs des jeunes. Ces erreurs, je les crois inévitables et, en un certain sens, nécessaires – car n’est-ce pas là le meilleur moyen d’apprendre : faire des erreurs dans un milieu qui se veut COMPRÉHENSIF. Je doute fort (ne pas oublier mon billet sur le 1% vs 99% :-) ) que notre __système__ d’éducation soit prêt à cela…

    Un rêve ? Je PENSE que c’est possible. Mais je pense aussi que les probabilités sont très faibles qu’il se réalise.

    Amitiés

  • André Chartrand dit :

    Mario dit: « Il me semble justement qu’en matière d’utilisation des cybercarnets, la communauté éducative scolaire ne devrait pas laisser toute la place au modèle d’appropriation du courriel et du clavardage vécu jusqu’à maintenant. »

    Parfaitement d’accord. Ce n’est pas le modèle que je voulais mettre en évidence, bien au contraire, mais la force d’actualisation de soi, tel qu’entendu par Rodger, qui en était le moteur. Et c’est justement ici que Mario a su beaucoup mieux exprimer que je n’ai pu le faire l’idée selon laquelle l’école et sa communauté éducative ont à offrir un modèle de développement indéniablement plus riche et fécond que: « Ce modèle que je qualifierais de « laisser-aller total ». »

    Gilles dit: « Un rêve ? Je PENSE que c’est possible. Mais je pense aussi que les probabilités sont très faibles qu’il se réalise. »

    Pour ma part, malgré tous les faux pas, toutes les dérives, chaque succès éducatif (je ne parle pas nécessairement des miens)nourrit mon optimisme… »exiger le
    meilleur… et accepter le pire… sans, pour autant et c’est le plus difficile – renoncer à exiger le meilleur11″ Philippe Meirieu (source dans mon commentaire précédent)

  • Bien joué, Mario ! Et très belle réplique qui non seulement nous ramène à l’essentiel de la discussion, mais qui l’élève encore d’un cran. Je vois que tu maîtrises l’art de la rhétorique.

    J’acquiesce entièrement à ton dernier commentaire. L’école doit être plus qu’un dialogue avec l’élève ; ce doit être un partenariat. Ce n’est surtout pas un monologue qui nous retourne, à l’occasion, un faible écho en provenance des élèves. Rappelons la mission de l’école québécoise : éduquer, socialiser, qualifier. Cela ne saurait se réaliser sans l’harmonie de l’individu et de la société, soit l’élève, l’école et la communauté. D’où l’importance, en éducation, de transcender les limites de l’école. C’est la raison pourquoi je préconise la personnalisation des blogs scolaires (retour à la case départ). Adapter un espace d’écriture à sa personnalité, c’est lui donner un sens intrinsèque qui favorise la pérennité.

    Les blogs ont d’autres avantages pédagogiques, bien sûr. Après une période d’adaptation et d’apprentissage des subtilités de cette forme de communication, les blogs ont le potentiel de servir de moyen d’expression, d’échange d’idées et d’interaction qui fait souvent défaut en classe à cause de l’artificialité de l’environnement. Les blogs ont ceci de particulier qu’ils canalisent la dynamique d’apprentissage sur les idées et les attitudes. C’est un espace où on se fout du code vestimentaire, de la couleur des cheveux, de l’avachissement sur la chaise, du babillage avec le voisin, ou autres pitreries qui distraient de la communauté éducative. Je ne nie pas l’éducation du comportement ; sachons seulement varier nos moyens d’action.

    Pour ce qui est de ce rêve que tu poursuis, je suis obligé de faire cette triste observation : même rêve, différentes réalités. Le dernier commentaire de Gilles, très à propos, est saisissant de réalisme. Des cas semblables, j’en vois dans mon école. TOUS LES JOURS. Éclaboussures d’acide sur un vernis d’optimisme.

  • caroline dit :

    Étant une étudiante d’un collège privée ou l’uniforme (bleu et tres laid soit dit en passant)est obligatoire je peux vous parler de ce cas avec une vision intérieur du problème au lieu de extérieur. Car oui le port de l’uniforme est un problème! Je crois que en disant que l’adolescence est déja une péridode difficile ou les jeunes cherche à se connaitre, nous seront tous en accord. Mais maintenat imaginez-vous tentant desespéremmment de trouver votre propre personnalité, votre propre style tout en étant forcé de porter un uniforme qui détruis toute originalité, toute distinction! Pour moi l’uniforme n’est pas présent pour qu’on se sente lié ou fier de notre l’école il est là pour que les adultes puissent davantage nous dicter notre conduite en nous disant quoi faire comment le faire puissent quil ont déja réussit a nous dicter quoi porter!!! !!! Comment arriver à nous définir en tant que personne à part entière quand on nous empeche de nous découvrir nous-même!

  • Vous semblez être une personne qui ne craint pas d’exprimer ses convictions, Caroline. Bravo !

    À la lecture de mes commentaires ci-dessus, vous aurez deviné que nous partageons la même opposition aux uniformes scolaires. Toutefois, les raisons ne sont pas les mêmes. Il est toujours plus convaincant de baser son argumentation sur le bien de la collectivité que de l’individu. À dire vrai, les arguments que vous soulevez, parce qu’ils sont égotistes, pourraient se retourner contre vous (quoique vous avez raison de souligner l’importance du développement de la personnalité). C’est justement parce que plusieurs éducateurs craignent l’épanouissement de la personnalité fondé sur des choses aussi superficielles que l’habillement qu’ils préconisent l’uniforme. Le développement devrait plutôt reposer sur des aspects plus importants, comme la pensée, les attitudes, les valeurs, le raisonnement critique, etc., tout ce qui fait le propre de l’Homme. L’habillement n’appartient pas à cette catégorie de fondements.

    Si je peux faire une suggestion, vous auriez plus de succès en étayant votre défense sur l’éducation au respect de la différence. Pour apprendre à respecter autrui, il faut savoir percer la superficialité de l’apparence. Par conséquent, il importe que chacun présente un extérieur qui lui soit propre, comme c’est le cas dans la réalité. Les uniformes scolaires, pour en avoir déjà porté moi aussi, représentent une distinction de classe (dans le sens de classe sociale). Quoiqu’ils ramènent tous ceux qui le portent au même niveau, ils servent à renforcer le sentiment qu’on appartient à une classe privilégiée. Voilà, surtout, ce qui est regrettable.



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