Enseignement inefficace de la grammaire


Une méta-analyse commandée par le ministère anglais de l’éducation confirme que l’enseignement dirigé de la grammaire au primaire et au secondaire a peu d’incidences sur les habiletés d’écriture (source). En anglais, à tout le moins. Menée par des chercheurs de l’université York, l’étude conclut qu’une façon plus efficace d’enseigner la grammaire est par l’imbrication des phrases (sentence combining), une méthode progressive qui préconise la compréhension des phrases simples avant l’ajout d’unités plus complexes. …

À bien y penser, le procédé imite l’apprentissage naturel et intuitif de la langue parlée. Simple question de constructivisme. En décortiquant la langue au point d’en faire une science abstruse, l’école n’a fait que la rendre artificielle et rébarbative. Faut-il s’étonner de ce que les jeunes profitent des TIC pour façonner leur propre langue, le texto?

En poussant la réflexion un peu plus loin, on peut supposer que l’école s’est évertuée, au fil du temps, à dénaturer l’ensemble des apprentissages. Pour justifier leur raison d’être, les enseignants ont inconsciemment complexifié leurs domaines d’expertise. À la longue, le tout est devenu si complexe qu’il a fallu bureaucratiser la chose en élaborant des programmes et en consolidant les systèmes. La vraie réforme est sans doute ce retour inévitable à des méthodes d’apprentissages plus naturelles, d’où le paradigme de l’apprenant.

Je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle avec un commentaire de Martin à propos de l’attrait de la simplicité dans l’utilisation des technologies. N’en va-t-il pas de même avec l’apprentissage ? Non pas que je veuille rabaisser le mystère de la pensée à la balourdise des technologies : j’ai bien dit apprentissage, et non pensée.

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